samedi 18 décembre 2010

Un seul remède à une social-démocratie qui a trahi ses idéaux: la remise en question radicale du modèle néolibéral

Un seul remède à une social-démocratie qui a trahi ses idéaux: la remise en question radicale du modèle néolibéral

Le 13 décembre 2010

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Un seul remède à une social-démocratie qui a trahi ses idéaux : la remise en question radicale du modèle économique et politique néolibéral

Depuis une trentaine d'années, la social-démocratie est devenue l'ombre d'elle-même partout en Occident y compris au Québec. Elle est largement inconséquente, se liant de trop près aux milieux d'affaires et financiers, sabrant dans l'État-providence, recherchant le déficit-zéro à tout prix, réduisant les services publics et les privatisant...mais aussi, adoptant parfois des politiques novatrices et progressistes. Par exemple, au Québec : le réseau des CPE ou les congés d'assurance-parentale.

En 1996, avec l'arrivée de Lucien Bouchard : c'est le début du saccage dans les services publics. Le gouvernement péquiste convoque un Sommet de la concertation où avec une certaine naïveté plusieurs acteurs sociaux « achètent » l'idée du déficit zéro s'imaginant que c'est l'une des conditions gagnantes pour un futur référendum. Lucien Bouchard refuse la clause d'appauvrissement zéro. Mais on met sur pied le Chantier sur l'économie sociale et le Fonds de lutte à la pauvreté. Voilà les contradictions de la social-démocratie, version québécoise.

La social-démocratie vacille très sérieusement depuis qu'elle a refusé de s'objecter avec détermination au discours néolibéral. Les gouvernements -sociaux-démocrates ou non- ont littéralement acheté les principes de : libre-marché sans entrave, accords de libre-échange sans contrainte, dérèglementation, privatisation. Ils ont accepté dans les faits l'accroissement des écarts de richesse entre riches et pauvres, baissant les impôts (ce qui avantage les personnes riches) et refusant de hausser de façon significative les prestations à la Sécurité du revenu et le salaire minimum. Ils ont laissé l'économie-casino se développer tous azimuts. Avec le résultat des pertes importantes à la Caisse de dépôt.

Il est essentiel de se rappeler que les coupes péquistes dans la santé et dans l'éducation ont pavé la voie à la privatisation que l'on connaît. On n'a même pas besoin de changer les lois. Il n'y a pas de services dans le public, les gens vont au privé. On le voit aussi en ce qui a trait aux résidences pour personnes âgées ou pour les services de garde : le gouvernement donne de plus en plus de permis au privé.
Le tout au privé gagne énormément de terrain. Le prétexte : le public coûte trop cher et est trop bureaucratique et mal géré. Pourtant, après la crise économique que nous avons connue, le privé n'a pas de leçons à donner au public!

Aujourd'hui nous sommes devant le gouvernement Charest et nous avons raison de le dénoncer. Mais il ne se réclame pas de la moindre social-démocratie, lui. Nous pourrions donc regarder un peu dans notre cour et nous demander si nous avons assez fait pour éviter de lui faciliter la tâche.

Une autre voie est possible

Peut-on redresser la situation? Oui, certainement à condition de s'engager dans un processus de redéfinition d'une économie et d'une politique radicalement transformées. Il faut mettre un terme aux solutions molles et incohérentes. Comment, en effet, se redonner une justice redistributive et des services publics accessibles à toutes et tous sans remettre profondément en question le modèle économique dominant?
On commence donc par là. On donne à l'État québécois un rôle central dans l'économie et le politique et les moyens d'assurer à toutes et tous un revenu décent et des services publics gratuits ou accessibles à tout le monde :
-On fait le choix du développement durable, pour vrai; ça veut dire refuser d'engager le Québec dans la voie de ressources énergétiques polluantes et renforçant le secteur privé. Ne pas dénationaliser l'énergie québécoise par la bande : de moins en moins d'Hydro-électricité, de plus en plus de gaz et de pétrole privés! Aller plus loin que la hausse des redevances, nationaliser!
-Imposer des redevances sur les mines plus importantes;
-Mettre au monde Pharma-Québec : un pôle public de fabrication de médicaments en même temps qu'un régime public d'assurances-médicaments. C'est ainsi que nous économiserons sur les médicaments et pourrons injecter cet argent dans le système de santé;
- Diminuer l'aide étatique aux grosses entreprises et soutenir les PME et entreprises d'économie sociale qui créent des emplois socialement utiles et écologiquement responsables, augmenter la taxation des entreprises et instaurer des redevances sur l'eau;
- taxer les produits de luxe ou polluants;
-Mettre en oeuvre un seuil d'imposition plus élevé pour les contribuables riches;
Voilà quelques façons d'aller chercher de l'argent pour un État qui en a bien besoin.

Par ailleurs, l'État aura beau être plus riche, rien ne garantit que la population, elle, le sera. Personne ne croira au renouvellement de la social-démocratie si nous n'avons pas l'audace et le courage de proposer des politiques qui réduisent vraiment les écarts de richesse et éliminent la pauvreté. Dans un nouveau modèle politique, donc :

-on renonce aux privatisations de services publics et aux tarifications qui frappent de plein fouet les familles de travailleuses et de travailleurs. C'est sérieux. Les mesures fiscales et budgétaires mentionnées précédemment permettent de nous donner des services de santé où le privé occupe une place restreinte. On ne tolère plus le laissez-faire qui favorise les personnes aux revenus élevés et font peser une énorme pression sur la classe moyenne. On réorganise le système de santé pour qu'il soit performant et réponde aux besoins des personnes et des familles. On revient à des services de proximité. On mobilise tous-tes les acteurs-trices de la santé, y compris les médecins! On redonne du pouvoir aux travailleuses et aux travailleurs de même qu'aux usagers et usagères du système. Pourquoi ne pas revenir au premier modèle des CLSC qui avait l'avantage de rester proche des gens et d'amener les travailleuses et travailleurs de la santé et des services sociaux à travailler ensemble?
-Dans l'éducation : on ne finance plus les écoles privées. On rapatrie dans le public des milliers de familles de la classe moyenne qui vont s'intéresser à la qualité des écoles et y participer.
-On ouvre désormais des places en services de garde publics uniquement, nous assurant ainsi de la qualité des services aux enfants et aux familles;
-On travaille résolument à éliminer la pauvreté ce qui suppose un plan global et non des mesures à la pièce. On combat les préjugés envers les personnes à l'aide sociale plutôt que de les entretenir implicitement en donnant des prestations honteusement basses. On crée des emplois durables et payés décemment. L'économie sociale peut le faire mais aussi la PME dans des domaines qui feront le bonheur des régions : agriculture, énergies vertes, transport en commun, chantier d'économie d'énergie, etc... On oblige les entreprises à appliquer la Loi sur l'équité salariale car les femmes, malgré leur scolarisation accrue sont encore en 2010 largement en retard sur les hommes au plan salarial. On construit du logement social sous diverses formes. On soutient activement les organismes qui s'occupent d'intégration à l'emploi.

Il y a autre chose : dans une social-démocratie renouvelée, on se préoccupe bien davantage de l'appétit des gens, au premier chef les femmes, pour avoir du temps. Du temps pour soi, pour la famille, les relations sociales et communautaires, la culture, les sports, l'engagement citoyen. Du temps, ça veut dire : conciliation travail-famille par des mesures concrètes comme l'allongement des vacances et la réduction du temps de travail. Ça veut dire : des services publics performants ce qui soulage les femmes du fardeau de s'occuper des gens dont l'État ne s'occupe plus. Plus fondamentalement, ça veut dire : reconnaître que le temps accordé à la vie communautaire, sociale, de voisinage, fait partie d'une économie forte et responsable. Ça devrait être calculé dans le fameux PIB.
Pouvons-nous accomplir cela en 2010 et au cours des années suivantes? Bien sûr que oui si nous le voulons! Déjà des mouvements sociaux réclament des changements profonds et durables par rapport au désastre politique, écologique, économique et social actuel. Il faut voir et entendre la colère citoyenne s'exprimer face au développement désordonné de l'industrie des gaz de schiste. Il faut écouter ceux et celles qui se lèvent debout face aux tarifications et aux privatisations dans les services publics. Il faut observer les comités citoyens pousser comme des champignons dans les villes et villages du Québec et travailler de façon totalement militante à un développement local fondé sur des valeurs écologistes et de justice sociale. Il faut entendre la voix des citoyennes et citoyens des régions qui réclament plus de pouvoirs pour développer leur milieu.
L'avenir est dans la mobilisation et le regroupement des forces progressistes. Dans le développement de solidarités citoyennes agissant à partir de la maison et de la communauté jusque dans les instances nationales, là où se prennent des décisions lourdes de conséquences pour l'avenir du Québec.

Les militantes et militants intéressés par le renouvellement de la social-démocratie dans les partis politiques portent une lourde responsabilité : celle de porter un message clair. Le temps des supposées troisièmes voies est terminé. Elles nous ont menés droit au mur. Si nous sommes vraiment des gens engagés à construire le Québec de la solidarité sociale, le temps est venu de le dire haut et fort et de proposer des avenues audacieuses et réalisables.

Pourquoi ne pas, en prime, indiquer que cette social-démocratie renouvelée pourra bien mieux se déployer dans un Québec souverain, maître de ses choix économique, politiques et culturels?

Françoise David

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