lundi 17 février 2014

Ils vivent au-dessus de nos moyens

À l'approche du budget du gouvernement péquiste donnons la parole à Francis Lagacé


Ils vivent au-dessus de nos moyens

17 février 2014

En préparation du budget que le gouvernement québécois doit déposer le 20 février, on entend le Conseil du patronat dire que le Québec vit au-dessus de ses moyens et que ses programmes sociaux devraient être moins généreux.

C'est quand même drôle, mais trouvez-vous que les personnes âgées dans les CHSLD vivent au-dessus de leurs moyens? Trouvez-vous que les personnes seules ou itinérantes vivent au-dessus de leurs moyens? Trouvez-vous que les chômeuses et les chômeurs vivent au-dessus de leurs moyens? Trouvez-vous que les mères monoparentales vivent au-dessus de leurs moyens? Trouvez-vous que les personnes malades et handicapées vivent au-dessus de leurs moyens?

Les dirigeants d'entreprise, les banquiers, les financiers de toutes sortes, ils ne vivent pas au-dessus de leurs moyens? En tout cas, ils vivent certainement au-dessus de nos moyens.

On propose de réduire les programmes sociaux? Qui propose ça? Des gens qui bénéficient d'exemption fiscale, qui profitent de subventions, qui reçoivent des salaires astronomiques, qui se font donner nos ressources naturelles, en fait qu'on paye pour qu'ils exploitent nos ressources.

Alors, dites-moi, pourquoi le Conseil du patronat ne propose-t-il pas qu'on soit moins généreux avec les nantis? Ah, mais la réponse est toute faite: «Parce qu'ils créent des emplois!» N'est-ce pas formidable, ils créent des emplois!

En tout cas, s'ils en créaient, j'imagine que ça se verrait quelque part. Plus on applique leurs recettes, plus le tissu social se délite et une frange de plus en plus grande de la population sombre dans la pauvreté.

Ce que l'on voit surtout, c'est que ces gens-là quand ils veulent augmenter la production, fidèles aux méthodes de nouvelle gestion, ils congédient ceux qui sont en première ligne et embauchent plus de cadres et, hélas, ça se vérifie tant dans les entreprises manufacturières que dans la grande distribution et même dans le secteur public et parapublic. Si les employéEs prenaient en main leurs entreprises, elles fonctionneraient mieux et il y aurait plus d'embauche.

Messieurs du patronat, on vous prendra au sérieux quand vous donnerez l'exemple, vous qui vivez au-dessus de nos moyens. Si vous tenez tant à payer la dette dont vous nous avez accablés vous-mêmes grâce à votre système financier, eh bien cotisez-vous entre vous.

LAGACÉ, Francis




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