mercredi 5 février 2014

Voici un texte de mon amie Mercédez Roberge que je partage avec vous


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Une photo souvenir de Mercédez Roberge avec votre hôte Sergio de Rosemont.

Voici un texte de mon amie Mercédez Roberge que je partage avec vous

Bernard Drainville parle beaucoup plus qu'il n'écoute lors de la présentation de mémoires qui critiquent un ou plusieurs aspects de son projet de loi 60 #charte . C'est le souvenir qu'il me reste de mon passage jeudi à l'Assemblée nationale. J'y étais, avec ma collègue Kim De Baene pour présenter le mémoire de la Table des regroupements provinciaux d'organismes communautaires & bénévoles Ce n'était pas ma première présentation de mémoire - sur des sujets variés - soit pour le travail, soit dans ma vie militante. Mais je n'avais jamais senti autant de fermeture et si peu de respect de la part d'un ministre responsable.

Après avoir lu et écouté plusieurs présentations, partiellement ou complètement favorables ou opposées au PL60, je constate que le ministre occupe différemment les 20 minutes dont il dispose pour "échanger", selon que les présentations concordent ou non avec ses vues. Un échange suppose le partage équitable du temps pour s'exprimer et des questions qui visent une meilleure compréhension de la vision de l'autre.

Dans notre cas, nous étions loin de l'échange. Le ministre a parlé pendant 15 minutes sur 20, monologuant longuement pour nous expliquer ce que nous n'avions pas compris, selon lui, quant aux conséquences sur les organismes communautaires des articles 10 et 37 du projet de loi. Je l'ai vu répéter ce procéder devant d'autres présentations critiquant son projet. Les seules fois où je l'ai vu réduire le plus possible le temps de parole de personnes et groupes favorables à son projet, c'est lorsqu'il savait que leurs arguments laisseraient voir des bases racistes ou xénophobes - son projet étant en péril s'il est associé à ces propos.

Mais là où les interventions du ministre s'éloignaient encore plus d'un échange avec nous, c'est que des quatre questions qu'il nous a posées, trois avaient pour but de miner la crédibilité de la Table concernant une position pourtant bien prudente: la Charte québécoise des droits et libertés de la personne est trop importante pour la modifier par la porte arrière - si des modifications devaient y être apportées que cela se fasse correctement et distinctement, plutôt que dans le cadre du débat émotif actuel. Par deux fois il a tenté de travestir cette position en insinuant qu'elle signifiait que nous étions "contre le renforcement de l'égalité hommes-femmes dans la Charte des droits et libertés, contre l'inscription des principes de laïcité et contre les balises en matière d'accommodement?" Pour finir en beauté, il a insinué que la position de la Table ne provenait pas de ses membres "Et cette position-là, c'est la position de vous avez consulté les membres de votre regroupement pour en arriver à ça? Moi, j'ai beaucoup d'organismes communautaires, moi, dans mon comté, et dans les discussions informelles que j'ai eues avec ces organismes-là, il y a ils ne sont pas d'accord avec tout ce qu'il y a dans la charte, mais, de façon générale, sur l'égalité hommes-femmes, les balises en matière d'accommodement et les principes de neutralité, de séparation et de laïcité, ils ne sont pas mal pour. Alors là, je ne sais pas Est-ce que c'est le fruit d'une consultation ou c'est le fruit d'une décision de."

Je n'en reviens toujours pas. Malgré que nous répétions et répétions ne pas juger des modifications elles-mêmes, mais de la manière de modifier la Charte des droits et libertés, je suis certaine que le ministre va continuer de travestir notre propos.

Je ne soulignerais pas tout cela si Bernard Drainville n'avait pas autant insisté sur l'importance d'écouter ce que la population avait à dire, s'il n'était pas, en plus, le ministre responsable des Institutions démocratiques et de la Participation citoyenne!

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