vendredi 15 mai 2015

Commémorer la Nakba à un sombre moment




Commémorer la Nakba à un sombre moment 

( Samah Jabr )

mardi 12 mai 2015

Soixante-sept ans après l’expulsion massive de Palestiniens de leurs foyers et de leurs terres, le tableau en Palestine est plus sombre que jamais. Nous observons par exemple que, après près d’un an de réunions, les négociations, soutenues par les États-Unis, entre l’Autorité palestinienne (AP) et Israël se sont désagrégées en avril de l’an dernier. Il s’en est suivi pendant l’été une escalade dans la violence et une guerre destructrice sur Gaza.
Bien qu’un accord de réconciliation ait été signé par les partis politiques palestiniens en conflit en 2014, nous vivons toujours avec les effets dévastateurs de la guerre sur Gaza et de la polarisation politique – laquelle, au lieu d’aller en se résorbant est maintenant à son maximum. La reconstruction de Gaza est en suspens ; les employés du gouvernement de Gaza embauchés entre 2007 et 2014 n’ont toujours pas reçu leurs salaires par le gouvernement de l’AP en dépit de la « réconciliation » ; l’électricité et l’eau potable ne sont pas disponibles en continu à Gaza ; et son entrée de Rafah a été bloquée pendant plus de cent jours consécutifs. Les dirigeants de l’AP prétendent que le Hamas a pris part à des négociations secrètes avec Israël à propos de son projet pour transformer la bande de Gaza en une entité palestinienne séparée. L’AP considère ce plan comme une « conspiration scandaleuse » et promet de ne pas le laisser se réaliser. Dans le même temps, les dirigeants à Gaza rejettent de telles allégations comme n’étant que de « fausses polémiques » et ils précisent qu’ils négocient simplement pour mettre fin au siège, échanger les prisonniers, et parvenir à une trêve à long terme. Malgré toutes ces années de négociations, l’AP n’a jamais abordé la levée du siège de la bande de Gaza. Et, s’agissant du sort de Jérusalem-Est où l’AP espère établir la capitale de l’État palestinien en vertu des Accords d’Oslo, pour ses dirigeants ce ne sont guère que des paroles en l’air. Et le pire de tout, c’est que personne n’ose intervenir sur le droit au retour.
Au cours des récents affrontements entre l’ « État islamique » et les combattants palestiniens au camp de réfugiés d’Al Yarmouk à Damas (où la population assiégée et affamée s’est réduite de 150 000 à environ 16 000 au fil des quatre dernières années de violences en Syrie), il y a eu un décret présidentiel pour que tous les employés du secteur public « se portent volontaires pour offrir » un jour de leur salaire pour sauver Al Yarmouk. C’était la réponse, au lieu d’utiliser cette crise comme levier pour faire connaître la difficile situation des réfugiés palestiniens et mobiliser pour faire appliquer le droit au retour pour tous les réfugiés palestiniens !


Souveraineté contre État


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