vendredi 8 mai 2015

Voici sa chambre, voici son lit.


Mon plus récent texte sur l'itinérance :


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Photo prise le 29 avril 2015 au coin des rues Iberville et Dandurand dans le Vieux-Rosemont




Voici sa chambre, voici son lit. 

Par Sergio de Rosemont

Voici sa chambre.

Voici son lit.

Comme vous pouvez constater il s'agit d'un terrain vague ou se trouvait anciennement une station-service.

Dormir là.

Effectivement ce ne sont pas des conditions de vie humaines.

Ce ne sont même pas des conditions de vie mais plutôt de survie.

Et pourtant sa situation ne provoque que de l'indifférence.

Comme s'il serait invisible, non plutôt comme si on aurait oublié qu'il s'agit d'un être humain.

Et toi qu'en pense tu ?

Oui, toi qui me lis présentement.

Ah ok tu te sens pas concerné et tu pense que ca ne t'arrivera jamais.

Ah bon qui sait peut-être que cette personne qui dort là se disait la même chose.

N'ai pas peur, je ne cherche pas à te faire peur.

Par contre comme j'aimerais tant déclencher en toi un questionnement.

N'as-tu pas remarqué qu'il y a de plus en plus d'itinérants ?

Et non, avoir un emploi n'est plus une sécurité pour s'assurer de ne pas se retrouver sur l'itinérance.

Lorsque tu croisera des itinérants prend le temps de les regarder, oui d'accord certains sont des cas de problème mentaux donc la société a rejetés.

Par contre plusieurs avaient un emploi tout comme toi avant de se retrouver sur l'itinérance !

Et souvent sous peu de temps, ils se sont retrouvés itinérants.

Dans ce système néolibéral où l'idéologie est la recherche de plus de profits possible et avec le moins d'investissement possible; couper dans les emplois pour augmenter les profits des actionnaires devient monnaie courante.

Que se loger et se nourrir devient de plus en plus dispendieux; éprouver de plus en plus de difficulté à se loger et se nourrir devient monnaie courante.

Qui sait qui sera le prochain ou la prochaine ?

Qui sait qui sera le prochain ou la prochaine à dormir dans la rue ?

Qui sait le prochain, la prochaine pourrait être ton voisin, ta voisine, ton père, ta mère, ton frère, ta soeur, ton fils, ta fille ou toi-même ?

Ce système est un engrenage conçu pour broyer et déposséder les citoyenNes au profit du 1 %.

Effectivement le confort et le bonheur du 1 % est construit sur l'inconfort et le malheur causé au 99 % !

La seule façon de te garantir et nous garantir de ne pas se retrouver à la rue c'est de changer de système.

Désolé mais il y a pas d'autre solution.

Il faut un système qui repartage de façon équitable les richesses de la collectivité.

Il faut un système qui protège les plus faible de notre collectivité au lieu d'avantager les mieux nantis.

Il faut un système qui protège et améliore les services sociaux au lieu de les détruire.

Il faut un système qui encourage les logements sociaux au lieu des condos.

Voilà ce qui nous faut !

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