mercredi 3 février 2016

Projet de loi sur l’immigration – Les droits des personnes immigrantes avant les besoins d’entreprises


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Projet de loi sur l’immigration – Les droits des personnes immigrantes avant les besoins d’entreprises 

2 février 2016

Le député de Québec solidaire, Amir Khadir, demande à la ministre Kathleen Weil de revoir son projet de loi 77 qui répond principalement aux besoins du marché du travail plutôt que de résoudre les grandes problématiques de l’immigration. Cette deuxième journée en commission parlementaire confirme les inquiétudes de Québec solidaire quant au sort odieux réservé aux travailleurs et travailleuses étrangers temporaires comme les aides-domestiques ou les travailleurs saisonniers.

« S’il était adopté tel quel, le projet de loi permettrait aux entreprises de continuer à commander des employé.es comme on commande une marchandise! La Commission des droits de la personne et de la jeunesse (CDPDJ) nous a démontré à quel point le sort des travailleurs et travailleuses temporaires est entre les mains des employeurs qui peuvent les renvoyer dans leur pays d’origine en un claquement de doigts. En cas d’abus, un travailleur agricole n’aurait même pas le temps de déposer une plainte qu’il se retrouverait à l’aéroport avec son droit de travailler révoqué. Ces hommes et ces femmes quittent leurs familles pour gagner un peu d’argent et permettent à nos entreprises de combler des postes, le minimum est de respecter leurs droits garantis par la Charte des droits  et libertés et les lois du travail. Les travailleurs temporaires sont des êtres  humains pas des marchandises! »

Amir Khadir voit difficilement comment on pourrait s’assurer de protéger le droit à l’égalité des travailleurs avec un projet de loi aussi opaque. « Pratiquement tout ce qui est concret est renvoyé à des règlements ou à des décisions de la ministre, que ce soit l’intégration ou les critères « d’invitation » qui seront utilisés pour sélectionner les candidats. Même la politique d’immigration, sur laquelle il y a pourtant eu une longue consultation l’an dernier, n’est pas disponible! Plus de transparence et de précisions sont nécessaires », estime le député.

En commission parlementaire, la CDPJ a même indiqué qu’il lui était difficile d’analyser correctement le projet de loi tant les zones d’ombre étaient nombreuses. « En l’absence de la politique en immigration et de programmes clairs, nous sommes obligés de conclure qu’il s’agit de vieux pieux. La commission a jeté un pavé dans la mare que le gouvernement ne pourra ignorer », indique M. Khadir.

Francisation en milieu de travail

Québec solidaire réitère que la francisation est essentielle à l’intégration socioprofessionnelle des nouveaux arrivants, mais ne se fera pas comme par magie. « Depuis des années, le gouvernement se déleste de ses responsabilités en matière de francisation et les entreprises ne veulent pas davantage mettre l’épaule à la roue. Par exemple, la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM) veut tirer le maximum de l’immigration pour répondre à ses besoins de main-d’œuvre, mais souhaite laisser l’entièreté de la francisation aux frais de l’État. Si les représentants des gens d’affaires admettent que la francisation des nouveaux employé.es est nécessaire, ils devraient favoriser l’usage et l’apprentissage du français sur les lieux de travail, comme le propose Québec solidaire », conclut M. Khadir.


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