mardi 18 octobre 2016

Réserve de terrains et de bâtiments pour du logement social à Montréal: des groupes réclament des actions dès le prochain budget


Monsieur Coderre devrait mettre ses priorités à la bonne place.



Réserve de terrains et de bâtiments pour du logement social à Montréal: des groupes réclament des actions dès le prochain budget 

Montréal, le dimanche 16 octobre 2016 – Alors que Denis Coderre a annoncé sa participation au sommet mondial sur l’habitation, Habitat III,  qui se déroulera à Quito du 17 au 20 octobre 2016, plusieurs organismes communautaires se joignent au Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) pour réclamer que la Ville de Montréal, annonce des investissements dans une réserve de terrains et de bâtiments, devant principalement servir à des fins de logement social. François Saillant, coordonnateur du FRAPRU, insiste pour que le prochain budget de la Ville contienne des annonces ambitieuses en ce sens : « La situation est urgente. Les sites disponibles se font de plus en plus rares à Montréal, en raison de la dure compétition des promoteurs de condominiums et de logements locatifs de luxe ».

Les différents organismes réclament plus précisément que la Ville destine 100% des sites lui appartenant déjà à du logement social, ainsi qu’à des équipements collectifs et communautaires. Ils demandent également que l’administration Coderre achète à ces mêmes fins des sites publics excédentaires de même que des sites privés mis en vente. Yves Bellavance, coordonnateur de la Coalition montréalaise des Tables de quartier (CMTQ), exprime ce besoin en ces termes : « dans notre travail afin d’améliorer le cadre de vie de nos quartiers, il est devenu extrêmement difficile de développer des projets de logements sociaux ou pour des équipements collectifs. ». Louise Constantin, conseillère aux affaires associatives et politiques de la Fédération des coopératives d’habitation intermunicipale du Montréal métropolitain (FECHIMM), renchérit: « la recherche de terrains disponibles est souvent l’un des facteurs qui posent le plus de difficulté au développement des coopératives d’habitation et qui retardent indûment leur réalisation ».  Enfin, d’après Robert Manningham, directeur général d’Atelier habitation Montréal, « le fait d’avoir accès à des terrains retirés du marché par la municipalité permettrait de travailler dans des délais raisonnables afin de mieux faire cheminer les projets de logements sociaux et de trouver des solutions novatrices pour qu’ils répondent le mieux possible aux besoins des communautés. »

Les groupes rappellent également que les besoins en logement social sont criants à Montréal, 102 480 ménages locataires consacrant plus de la moitié de leur revenu pour se loger. De ce nombre, 53 000 sont à haut risque de se retrouver sans domicile, puisqu’ils en engloutissent plus de 80%. Plus de 25 000 ménages sont par ailleurs sur la liste d’attente pour un HLM de l’Office municipal d’habitation de Montréal. La situation est d’autant plus alarmante pour les personnes en situation de handicap pour qui « la recherche de logement signifie une crise du logement permanente », selon Laurent Trépanier Capistran, Agent de défense des droits de l’organisme Ex æquo. Jean-François Carrier de la fédération des OSBL d’habitations de Montréal (FOHM) ajoute qu’« en ce qui a trait aux personnes fragilisées, la liste d’attente pour avoir accès à un studio est en moyenne de trois ans ». Par ailleurs, le phénomène de l’itinérance est colossal et toujours croissant à Montréal. Or, comme l’exprime Marjolaine Despars, organisatrice au Réseau d’aide des personnes seules et itinérantes de Montréal (RAPSIM), « la construction de logements sociaux est un incontournable si l’on souhaite réellement lutter pour prévenir et réduire l’itinérance ».

Les appuis annoncés aujourd’hui par le FRAPRU s’inscrivent dans le cadre de la campagne À Montréal, le logement social c’est vital, amorcée en mars dernier et qui a jusqu’ici donné lieu à plusieurs actions : occupations de terrains, déploiement de bannières en des lieux stratégiques, fausse partie de baseball avec le maire Coderre sur un terrain avoisinant l’hôtel-de-ville. Malgré toutes ses actions, le maire Denis Coderre est demeuré inactif dans ce dossier. Des suites sont donc prévues, dont la mise en circulation immédiate auprès de groupes montréalais de tous les horizons d’une déclaration d’appui à la campagne.

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