jeudi 30 mars 2017

La décriminalisation de marijuana pourrait être la meilleure explication de l’apartheid israélien


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La décriminalisation de marijuana pourrait être la meilleure explication de l’apartheid israélien 

24 mars 2017

Un Israélien et un Palestinien traînent quelque part en Cisjordanie. Peut-être sont-ils des militants ou de vieux amis, un employeur et un employé, jasant sur une tasse de café à l’extérieur d’une de leurs maisons. L’un d’eux tire un joint et le partage avec l’autre. De nulle part, un policier israélien apparaît. Il ou elle arrête le Palestinien. L’Israélien marche librement avec une citation à comparaitre, une amende mineure. C’est la situation qui sera créée si un projet de loi visant à décriminaliser la marijuana, qui fait actuellement son chemin à travers le parlement d’Israël, devient loi.

C’est le cas, car il existe deux systèmes juridiques en Cisjordanie : un ensemble de lois et de tribunaux pour les ressortissants israéliens, un ensemble de lois pour les Palestiniens dans le même espace.

Israël régit la Cisjordanie sous occupation militaire, ce qui signifie que pendant près de 50 ans, l’armée israélienne y a été le souverain intérimaire et que la loi du pays est la loi militaire israélienne. En théorie, c’était bien, jusqu’à ce que les colons israéliens se soient installés en Cisjordanie. On ne voudrait pas que des civils israéliens soient amenés devant des tribunaux militaires créés avec la « population ennemie » à l’esprit, n’est-ce pas? Bien sûr que non.

Le parlement israélien, la Knesset, a fait ce que tout occupant logique qui a décidé de transférer sa population civile dans un territoire occupé ferait : il a adopté un « règlement d’urgence », valide tant qu’Israël est dans un état d’urgence déclaré (Israël a toujours été dans un état d’urgence déclaré), qui donne aux cours israéliennes compétence sur les crimes commis par des ressortissants israéliens dans la Cisjordanie occupée en dehors de l’État d’Israël. (Pour une bonne explication des deux systèmes juridiques israéliens en Cisjordanie, voir cet article (www.pij.org/details.php?id=1682) dans le Israel-Palestine Journal.) Imaginez ceci : un Israélien et un Palestinien partagent exactement le même joint. Ils se tiennent exactement au même endroit. Ils sont pris par le même policier. L’un devient un criminel, amené à un tribunal militaire avec un taux de condamnation de 99 pour cent, et fait face à temps dans la prison militaire. L’autre va libre.

N’est-ce pas l’apartheid? Sinon, qu’est-ce que c’est?

(Juste pour confondre les choses un peu plus : l’exemple de la légalité de la marijuana dans cet article n’est valable que dans la grande majorité de la Cisjordanie où l’armée israélienne exerce un contrôle de sécurité complet, qui sont aussi les endroits habituels où les Israéliens et les Palestiniens interagissent : un système juridique dualiste totalement différent s’applique aux 18 % de la Cisjordanie connue sous le nom de Zone A, où l’Autorité palestinienne a autorité sur les Palestiniens, mais pas sur les Israéliens. La police palestinienne est généralement interdite de fonctionner dans le reste des 72 pour cent de la Cisjordanie, certainement pas sans l’autorisation explicite de l’armée.)

Adapté de: 972mag.com/israel-pot-decriminalization-could-be-the-best-explanation-of-apartheid-yet/125638

Distribué par PAJU (Palestiniens et Juifs unis)

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