mardi 26 août 2014

Être juif en Iran




Être juif en Iran

dimanche 24 août 2014, par La Rédaction

La semaine dernière, l’unique député juif au Parlement iranien n’a guère ménagé Israël. Non seulement Siamak Merehsedeq dénonce "les actes criminels de Tel-Aviv à Gaza" que "la communauté internationale doit condamner", mais il estime en plus que "l’adhésion d’Israël à l’ONU et au Comité international de la Croix-Rouge doit être annulée". A-t-il été instrumentalisé par le régime, qui se veut l’ennemi héréditaire d’Israël ? Le rabbin de la lilliputienne communauté juive d’Hamadan répond avec prudence : "Nous n’avons pas de problème avec la République islamique." Toutefois, Rassad Nejat précise aussitôt que cette capitale de province d’un demi-million d’âme comptait 7 000 juifs avant la Révolution de 1979. Aujourd’hui, ils ne sont plus que quinze, qui se réunissent tous les samedis dans la synagogue au centre d’Hamadan, à trois cents kilomètres de Téhéran, en direction de la frontière irakienne. Les autres membres de la communauté ont rejoint les États-Unis, le Canada et Israël.

Le vieil homme, lui, est resté. C’est qu’il n’est pas "que" rabbin : il est surtout le gardien des tombeaux d’Esther et de Mardochée, haut lieu de pèlerinage des juifs d’Iran. La reine Esther, cette orpheline ayant vécu au Ve siècle avant J.-C. dans ce qui allait devenir l’Iran, est la "preuve" que les juifs étaient autrefois installés dans la région sans y être brimés. Vieille de deux mille sept cents ans, la communauté juive d’Iran est l’une des plus anciennes diasporas au monde. Ses membres descendent des juifs qui ont préféré rester dans la région après l’exil à Babylone quand le roi perse Cyrus II, dit Cyrus le Grand, les a autorisés à retourner à Jérusalem pour y reconstruire le temple détruit par Nabuchodonosor.

Inlassablement, à tous les visiteurs, le rabbin d’Hamadan raconte l’histoire d’Esther et de son oncle Mardochée, enterrés dans un petit mausolée près de la synagogue. Hasard de l’histoire, à un coup d’accélérateur de ce lieu de pèlerinage des juifs, des milliers de musulmans visitent le tombeau du grand philosophe Avicenne, également médecin, astronome, alchimiste, philosophe, mort à Hamadan en 1037. Selon les récits, Esther était la favorite ou la femme du roi de l’époque, à qui elle avait caché sa judéité. Apprenant par son oncle Mardochée qu’un décret pris par le vizir ordonnait d’anéantir tous les juifs, Esther réussit à convaincre le souverain de revenir sur cette décision et sauva ainsi les juifs de l’extermination.

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