mardi 19 juillet 2016

Avis de tempête pour Benjamin Netanyahu


Je partage à titre d'information



Avis de tempête pour Benjamin Netanyahu 


lundi 18 juillet 2016

Les nuages s'amoncellent au-dessus de Benjamin Netanyahu. Dimanche 17 juillet, tous les médias reprenaient l'information diffusée 48 heures plus tôt par la seconde chaîne de la télévision israélienne : le Premier ministre devrait être interrogé sous peu par la police comme témoin assisté. Une procédure qui pourrait aussi concerner des membres de sa famille et qui fait suite à l'interrogatoire d'un suspect, Arie Harow. Arrêté à sa descente d'avion alors qu'il revenait des États-Unis, cet ancien directeur de cabinet du chef du gouvernement a été interrogé durant 15 heures. À la suite de quoi, il a été assigné à résidence pour une période de cinq jours. Les questions de la police se seraient centrées sur les finances personnelles de Netanyahu.

 Il y a une quinzaine de jours, le quotidien indépendant Haaretz avait affirmé avoir obtenu des documents et des informations détaillées à propos des soupçons pesant sur monsieur Harow. Né aux États-Unis, ce dernier a dirigé, il y a bien des années, les Amis américains du Likoud, une association qui a notamment financé des voyages à l'étranger de Netanyahu et de sa famille. Prébende ou pas, Harow devient le directeur de cabinet de celui qui, après les élections de 2009, a retrouvé son fauteuil de Premier ministre. Après avoir quitté ce poste en 2010, Arie Harow va fonder une société : 3H Global. Une société de consulting politique et de développement des affaires. Parmi les clients, le président du Paraguay, la ville israélienne de Modiin, le musée de la Tolérance à Jérusalem et deux ONG américaines, dont celle encourageant les doubles nationaux israélo-américains à voter aux États-Unis pour des candidats pro-israéliens, surtout républicains. Parmi les dirigeants de cette ONG, un ancien porte-parole du milliardaire juif américain, Ronald Lauder. La seconde association se donne pour objectif de combattre la délégitimation d'Israël dans le monde.


Vente fictive de 3H Global ?
Lors des élections israéliennes de 2013 et comme le veut la loi, Harow avait informé les autorités du fait que 3H Global avait fourni des services au Likoud. Entre autres en versant des contributions sonnantes et trébuchantes, lors de la primaire, à deux candidats du Likoud : Gideon Sa'ar et Gilad Erdan. En septembre 2013, après la nouvelle victoire de Netanyahu, et alors qu'il s'apprête à redevenir son chef de bureau, l'impétrant signe un document selon lequel il s'engage à couper tous les liens avec sa société, laquelle sera désormais dirigée par ses associés et ses deux frères. Quelques mois plus tard, 3H Global est vendue pour 3 millions de dollars, sous forme de douze payements de 250 000 dollars chacun. Là encore, conformément à la loi, un administrateur indépendant fut nommé. Jusque-là, tout allait bien.

 Et pourtant, en décembre dernier, première alerte sérieuse. La police, qui soupçonne une vente fictive, lance une enquête. Harow est interrogé, puis assigné à résidence. En fait, il n'a pas perçu tout le fruit de la vente de sa société. Cette fois, on le soupçonne de blanchiment d'argent. Selon les divers médias, d'autres conseillers et de hauts fonctionnaires proches de Netanyahu sont entendus par les policiers chargés de l'enquête.


Où l'on croise l'escroc français Arnaud Mimran

 Pour en revenir au Premier ministre, ce qui est en train de se transformer au fil des jours en enquête de grande ampleur devrait emmener les policiers concernés aux États-Unis. En France, également, où il s'agit notamment de vérifier les affirmations d'Arnaud Mimran. Cet escroc, condamné à huit ans de prison pour son rôle dans la fraude à la taxe carbone, affirme avoir offert plusieurs sommes d'argent à Benjamin Netanyahu. Un million d'euros, selon sa première version ; 40 000 euros, après une mise au point des bureaux du Premier ministre israélien. Une autre somme de près de 200 000 euros, selon les déclarations de Mimran aux enquêteurs français. Le procureur israélien aimerait bien savoir ce qu'il en est réellement.

 En tout cas, le conseiller juridique du gouvernement et les chefs de la police font leur possible pour mener ces investigations dans le plus grand secret. Les informations parviennent par bribes à la presse. Cela n'empêche pas diverses théories de circuler sur les réseaux sociaux. Par exemple, ce « post » qui fait flores sur Facebook : « Un conte de shabbat : le Premier ministre d'un État du Moyen-Orient adresse aux services secrets de cet État, en une démarche tout à fait inhabituelle, la demande de fournir à son fils chéri un passeport établi à un nom fictif dans un souci de sécurité lors de ses voyages à l'étranger. Peu après, on découvre ce même nom fictif inscrit parmi les fameux Panama Papers.

 Ce Premier ministre fut alors convoqué par la police, en même temps que son fils (le vrai, pas le fictif), comme témoin assisté pour répondre à des soupçons de blanchiment de plusieurs millions de dollars. Peu après, c'est l'ancien chef de cabinet dudit Premier ministre qui était interrogé dans la même affaire et assigné à domicile. Quelques semaines auparavant, une conseillère parmi les plus proches de son cabinet avait été, elle aussi, interrogée. Je me demande bien de quel pays il peut s'agir… »

 En attendant, dans l'entourage de Benjamin Netanyahu, on ne cesse de répéter : « Il ne se passera rien, car il n'y a rien… »

La suite… À venir… Très bientôt, paraît-il !




(18-07-2016 - Danièle Kriegel)


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