vendredi 18 septembre 2009

Élections municipales dans la région de Montréal

Élections municipales dans la région de Montréal
Enjeux et perspectives

septembre 2009, par André Frappier

Le 1er novembre prochain, les élections municipales auront lieu dans tout le Québec. À Montréal trois partis sont en lice, dans un contexte de cynisme face à la démocratie représentative. Nous tenterons ici de décrire les principaux enjeux de cette élection.

Si le taux de participation a été faible lors des dernières élections, il l’est encore plus au niveau municipal. Il est passé de 48% en 2001 à 35% en 2005. Certes la structure complexe de l’administration municipale n’aide en rien. Les fusions et défusions ont semé la confusion chez les citoyens et citoyennes et ont eu pour conséquence un bricolage institutionnel qui fragmente le pouvoir entre différentes instances aux échelons métropolitains, d’agglomération, de ville et d’arrondissement.

Ce modèle repose sur la décentralisation et la centralisation. C’est à dire décentralisation de pouvoirs, compétences, responsabilités et de budgets de la ville centre vers les arrondissements, mais ce dont on ne parle pas assez : centralisation du pouvoir au conseil d’agglomération. Cette instance regroupe les maires et des élus des 16 municipalités de l’île et contrôle 60% du budget de ces municipalités, 87% des voies sont octroyées au maire de la ville de Montréal.

Vision Montréal versus Union Montréal : bonnet blanc, blanc bonnet

Si on tire un bilan des deux mandats précédents, l’administration du maire Tremblay a adopté de nombreux plans et mécanismes en matière d’aménagement, de développement durable, de plan de transport. Elle a adopté également un politique de la famille, sur l’égalité entre les femmes et les hommes dans la ville et une Chartre montréalaise des droits et responsabilités. Mais en parallèle elle adoptait une stratégie de développement urbain qui misait sur la marchandisation de la ville dont Montréal international qui pense l’urbanisme et l’aménagement en vue d’attirer les investisseurs, les grands projets structurants (Griffintown) et l’érosion de la Ville qui se départit de sociétés paramunicipales comme la SHDM.

À cela il faut ajouter cinq enquêtes policières en cours, ce qui laisse penser que ce type de pratiques s’est institué en système. Un code d’éthique suffira-t-il à changer les pratiques si les citoyens et citoyennes demeurent les éternels absents de l’institution municipale ?

Vision Montréal : un vent de changement ?

Pierre Bourque a laissé en héritage un parti qui a pris des mesures pour affaiblir la participation publique et abolir les instances de consultation. C’est à ce parti que Louise Harel a décidé de se joindre. Vision Montréal va-t-il passer d’un parti populiste de centre droite à un parti de centre gauche ? En fait ce sont deux partis hétéroclites qui rassemblent des leaders de toutes allégeances confondues, dont les programmes se ressemblent à peu de choses près et qui pratiquent la politique municipale de façon traditionnelle. Dans son dernier article paru dans L’Aut’Journal, Léopold Lauzon nous informe d’ailleurs que : « Une fédéraliste notoire (la libérale Irène Marcheterre) dirigera la campagne électorale de Louise Harel » à la mairie de Montréal. Louise Harel qui représentait l’aile progressiste et le noyau « souverainiste pur et dur du Parti québécois »...la « camarade » Harel a confié la responsabilité du chantier de la gouvernance de Vision Montréal a nul autre que l’économiste très à droite et très beaucoup fédéraliste Marcel Côté qui est entre autres actionnaire de la clinique médicale privée Rockland MD. »

Et Projet Montréal...

Après huit ans d’existence, Projet Montréal est encore un jeune parti qui doit faire ses preuves. Il éprouve encore des difficultés à se faire connaître plus largement. Outre l’appui de Québec Solidaire, il a de la difficulté à convaincre les leaders des mouvements sociaux urbains. Il doit élargir sa base, faire des alliances et penser en termes de stratégie d’arrondissement.

Une implication citoyenne

À Montréal, le Conseil régional FTQ ainsi que le Conseil Central CSN se sont joints pour organiser des assemblées où les porte-paroles des différents partis seront appelés à expliquer leur programme et à répondre aux questions. Le CRFTQMM a d’ailleurs produit un questionnaire qui sera envoyé à l’avance aux candidates et candidats et qui servira de base d’évaluation. Ce questionnaire porte sur des sujets tels que la démocratie municipale, l’égalité homme/femme, le transport en commun, le logement social, l’inégalité sociale, la lutte contre la pauvreté, la privatisation, le droit de grève etc.

La table des groupes de femmes de Montréal organise également une soirée d’information le 21 octobre avec les responsables de la condition féminine de tous les partis politiques municipaux en lice à la mairie de Montréal. L’assemblée aura lieu à l’Institut du tourisme et de la restauration, 3535 St-Denis (métro Sherbrooke) de 18h30 à 21h30. (Inscription obligatoire avant le 15 octobre à info@tgfm.org ou 514-382-3288 poste 226)

Le FRAPRU organise quant à lui un débat sur l’habitation avec Richard Bergeron, Louise Harel, Louise O’Sullivan et Gérald Tremblay (à confirmer) le mercredi 23 septembre à 13h30 au 1355 René-Lévesque ouest (métro Lucien-L’Allier).

À Laval, le CRFTQmm organise avec le Conseil Central CSN et la Table de concertation de Laval en condition féminine une assemblée d’information avec les différents candidats et candidates.

Sources : (1) Document « Élections municipales 2009 à Montréal », Anne Latendresse, département de géographie, UQAM. (2)L’Aut’Journal août 2009 (3)Documents CRFTQMM

Information prise ici



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