vendredi 9 mai 2014

Nous sommes fiers de nos sévices

Francis Lagacé nous parle de services bancaires


Nous sommes fiers de nos sévices 

4 mai 2014

Certains commerçants tiennent à vous d'une drôle de façon. Ils insistent pour vous offrir une nouvelle option dont vous ne voulez absolument pas ou s'acharnent à vous garder dans leur liste de clients même si vous leur signifiez de façon claire et formelle que vous les quittez définitivement.

Vous trouverez peut-être amusante l'histoire de ma relation avec BNP-Paribas, dans laquelle ladite banque joue le rôle de l'amant éconduit qui refuse de lâcher prise.

Tout a commencé un beau jour de juillet 2007, où je décide de m'ouvrir un compte bancaire personnel à Paris pour faciliter les retraits d'espèces quand nous y venons en vacances et pour pouvoir faire des paiements dans toutes les machines qui acceptent les cartes bancaires. À l'époque, il n'y avait pas encore de puces sur les cartes québécoises alors qu'en France on le faisait depuis déjà plus de 20 ans.

Comme j'avais eu un bon service à la BNP 20 ans plus tôt, lorsque je travaillais à Villefranche-sur-mer, je me dirige à l'agence BNP-Paribas du Square du Temple, tout près de l'hôtel où nous logions et dans un arrondissement qui nous plaît beaucoup.

Ce fut un charme et une facilité pour nos dépenses lors de nos voyages en Europe pendant presque cinq ans.

Mais le mal guettait. Voulant bien faire, la banque décide en avril 2012, sans me demander mon avis, de transférer mon compte à l'agence Le Marais international afin de faciliter mes opérations internationales comme les placements et l'immobilier et surtout de pouvoir me répondre en anglais, toutes les communications étant dorénavant doublées de la traduction anglaise.

C'était bien mal me connaître, moi qui n'ai pas la fibre propriétaire et qui voulais faire mes affaires en français. J'avais seulement besoin de retirer de petits montants pour mes activités usuelles comme acheter des fleurs ou passer chez la boulangère, puis de pouvoir utiliser ma carte pour payer mes billets de cinéma à la caisse rapide.

Multiples courriels sur la question, mais erreur étrange, la Banque verse sur mon compte une somme de 1280 euros que je ne reconnais pas et dont j'exige l'annulation. On retire ce dépôt par traites mensuelles en me facturant des intérêts. Nouvel échange de correspondance pour détricoter cet autre imbroglio.

Mes efforts dans un cas comme dans l'autre ne donnant rien, je décide de rompre et demande par courriel du 19 juillet 2012, ainsi que par lettre du 23 juillet 2012, de fermer mon compte et de virer le solde à mon compte de la Banque Nationale en leur indiquant toutes les coordonnées nécessaires.

On m'a répondu qu'on n'arrivait pas à le faire, car on désirait un numéro qui leur permettrait de faire le virement en dollars états-uniens. L'agence en question ne fait affaire qu'avec les États-Unis pour faire des virements au Canada, alors que ma marchande parisienne de vêtements pour hommes peut faire des virements à mon compte canadien sans aucune difficulté.

Je fais donc moi-même les virements pour vider mon compte et répète la demande de fermeture par deux autres courriels (23 août 2012, 15 septembre 2012), puis par une autre lettre le 16 septembre 2012, tout en faisant à l'intention de la direction de la Banque un petit compte rendu de mes mésaventures.

On me répond qu'on est désolé des mauvaises impressions que j'ai ressenties et qu'on finalisera la clôture du compte.

Je croyais la saga terminée, mais ne voilà-t-il pas qu'on me relance le 17 mars 2014 en me demandant si je veux fermer le compte puisque je n'ai pas fait d'opération récemment, le tout dûment doublé en anglais.

Nouvelle lettre du 24 avril 2014, dans laquelle on me demande de m'assurer que mes opérations sur mon compte (opérations inexistantes sur un compte à zéro, rappelons-le) respectent les règles fiscales de mon pays.

Dans ma réponse à la Banque si opiniâtrement attachée à moi, je la renvoie à ce billet, qui lui rappellera qu'un attachement non partagé n'est pas source de bonheur.

Souvent banque varie, bien fol est qui s'y fie.




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