dimanche 16 août 2015

À l’ONU : les plantations ne sont pas des forêts !


Un geste de solidarité pour l'environnement



L’ONU considère les monocultures industrielles d’arbres comme des forêts


À l’ONU : les plantations ne sont pas des forêts ! 

Début de l'action : 14 août 2015

La forêt, c’est la vie, un lieu où s’entrecroisent une multitude d’espèces animales et végétales, un foyer pour des millions d’êtres humains. Pourtant, l’ONU considère aussi comme des forêts les stériles plantations industrielles d’arbres, un non-sens qui ouvre grand la porte à la destruction de la nature. Écrivons à l’ONU !

L’Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) commet une erreur fondamentale depuis trop longtemps : elle considère les forêts comme un simple « couvert arboré ».

Avec sa définition, la FAO n’estime ainsi pas qu’il y a déforestation (perte nette de forêts - no net deforestation) lorsque des forêts tropicales à la riche biodiversité sont défrichées et remplacées par des plantations d’hévéas ou d’eucalyptus. Et lorsque des prairies sont détruites ou des terres paysannes sont accaparées pour développer des monocultures industrielles d’arbres, l’organisation onusienne nomme cela boisement (afforestation).

Le refus de la FAO de définir la forêt par sa diversité biologique, sociale, culturelle et spirituelle a pour conséquence de favoriser l’expansion des plantations à grande échelle au détriment des communautés locales, des forêts véritables et des autres écosystèmes.

Même les plantations d’arbres génétiquement modifiés, à l’instar des eucalyptus transgéniques, sont appelées à tort forêts.

Les Nations unies provoquent de fausses solutions au réchauffement climatique en considérant les forêts uniquement comme des puits de carbone. Organisations non gouvernementales, mouvements sociaux et scientifiques dénoncent de longue date cette définition incorrecte.

Du 7 au 11 septembre prochain, la FAO accueillera le Congrès forestier mondial à Durban, une rencontre dominée par les représentants de l’industrie forestière. Au même moment se déroulera la contre manifestation Programme alternatif de la Société civile (CSAP). Sauvons la forêt y manifestera aux côtés d’ONG et de mouvements sociaux du monde entier contre les causes réelles de la déforestation et ses responsables.

La pétition sera remise au cours du Congrès forestier mondial. Merci de la signer et de nous aider à la diffuser !

Signer la pétition :

Au secrétaire général de la FAO et aux organisateurs du XIVe Congrès forestier mondial

Par sa définition erronée de la forêt, l’ONU exacerbe la déforestation en favorisant les plantations industrielles d’arbres. Merci de la modifier au plus vite !

COPIE DE LA LETTRE DE LA PÉTITION:

Monsieur le Secrétaire Général,
Madame la Secrétaire Générale associée,


La FAO définit la « forêt » comme une « terre occupant une superficie de plus de 0,5 hectare avec des arbres atteignant une hauteur supérieure à cinq mètres et un couvert arboré de plus de dix pour cent, ou avec des arbres capables d’atteindre ces seuils in situ. »

Cette définition réduit la forêt à un simple couvert d'arbres. Elle fait abstraction de la diversité structurelle, fonctionnelle et biologique des arbres et des nombreuses autres espèces qui composent une forêt, ainsi que de l'importance culturelle de l'interaction entre les forêts et les communautés.

La définition de la FAO profite aux intérêts du lobby forestier et aux entreprises de l’industrie du papier, du caoutchouc et de la bioénergie. Réduire les forêts à leur fonction de stockage du carbone avantage encore plus les entreprises de plantations car cela leur permet de considérer les monocultures industrielles d'arbres comme des «forêts plantées» absorbant le carbone de manière particulièrement rapide. Le carbone ainsi stocké peut alors être vendu comme «crédit carbone». Ceci est une fausse solution au changement climatique.

La définition de la FAO permet même de nommer «forêts» les plantations d'arbres transgéniques.

L'expansion des monocultures industrielles d'arbres (eucalyptus, pin, acacia, etc.) est, de manière directe et indirecte, un vecteur important de déforestation. Elle détruit la biodiversité et contribue au changement climatique. Elle dévaste aussi les vies de millions de personnes, dont les autochtones. Selon la FAO, au moins 300 millions de femmes et d'hommes à travers le monde dépendent directement de la forêt pour leurs moyens de subsistance.

Dans ses principes fondamentaux, la FAO prétend jouer « un rôle de chef de file dans les efforts internationaux de lutte contre la faim » et se veut une « tribune neutre au sein de laquelle tous les pays se réunissent sur un pied d’égalité ».

Pour satisfaire cette exigence, la FAO doit impérativement modifier sa définition incorrecte du terme «forêt» qui légitime et exacerbe des développements destructeurs. La FAO doit abandonner une définition servant les seuls intérêts de l’industrie du bois, du papier et du caoutchouc pour une définition qui reflète les réalités écologiques et les besoins des peuples qui en dépendent.

À l’occasion du XIVe Congrès forestier mondial de la FAO à Durban, une large alliance composée de mouvements sociaux, d’organisations non gouvernementales et d’activistes demandent à la FAO et aux autres institutions de formuler une nouvelle définition du mot «forêt».

Nous estimons que le processus d’élaboration d’une définition appropriée de la «forêt» ne doit plus être soumis à l’influence de l’industrie du bois et des plantations mais doit au contraire être mené par les communautés forestières qui, elles, dépendent directement des forêts pour leur subsistance.

Nous sommes convaincus du fait que la définition actuelle de la forêt de la FAO doit être changée. Les plantations ne sont pas des forêts ! Nous vous demandons de définir la forêt par sa réelle signification.

Nous vous prions de croire, Monsieur le Secrétaire Général, Madame la Secrétaire Générale associée, à l'assurance de notre considération et de notre vigilance citoyenne.


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