vendredi 6 novembre 2015

Projet de loi 20 – La fin de la gratuité en santé




Projet de loi 20 – La fin de la gratuité en santé 

5 novembre 2015

Avec l’adoption du projet de loi 20, le ministre Barrette consacre la fin de la gratuité en santé et ouvre la porte encore plus grande au privé, dénonce Amir Khadir de Québec solidaire.

« Avec la légalisation des frais accessoires et l’abandon de la couverture publique de la procréation assistée, le gouvernement aggrave les problèmes de notre système public de santé. C’est une privatisation indirecte commencée sous le règne du gouvernement Charest, œuvre de son ministre de la santé d’alors, Philippe Couillard. Je ne suis pas tellement surpris que maintenant qu’il est à la tête du gouvernement, il pèse sans retenue sur l’accélérateur d’un système à deux vitesses. »

Le député de Mercier critique aussi le ministre de la Santé pour les solutions simplistes mises en place par le projet de loi 20 pour s’attaquer aux problèmes d’accès aux soins de santé et aux services sociaux.

« L’accès à un médecin est un problème réel pour la population, mais ce n’est pas le seul. En choisissant de pénaliser les médecins, alléguant qu’ils ne travaillent pas assez, le ministre fait preuve d’étroitesse d’esprit. Pourtant en commission parlementaire, nous avons été nombreux à lui présenter un éventail de solutions concrètes », rappelle M. Khadir.

Le docteur Khadir cite en exemple les solutions présentées en mai dernier par le Regroupement des médecins omnipraticiens engagés (ROME) pour faciliter l’accès aux soins de santé et aux services sociaux publics. On y faisait valoir entre autres l’importance du travail interdisciplinaire, l’instauration d’un guichet d’accès unique et une plate-forme uniforme pour s’y référer, la couverture publique des consultations chez un professionnel de la santé reconnu par un ordre professionnel, l’investissement plus grand dans la prévention, le renforcement de la politique de soins à domicile, la création d’une garde communautaire et d’équipes interdisciplinaires mobiles, etc.

« Pourquoi le ministre peut-il refusé d’examiner ces solutions? Parce qu’elles renforcent notre système public alors que son gouvernement aimerait bien faire une plus grande place au privé », dénonce le député solidaire.

Pour preuve : le refus du ministre Barrette de compter sur le réseau des CLSC, présents sur l’ensemble du territoire québécois, pour plutôt opter pour le développement de GMF et de supercliniques.

« Il est désolant de constater qu’encore une fois, le gouvernement penche du bord des médecins qui se comportent en entrepreneurs et qui développent des cliniques à but lucratif comme on développe des PME. Les GMF n’ont pas répondu à la commande depuis leur création. Pourquoi s’entêter à les financer alors que nous avons déjà un réseau étendu de CLSC, près du monde et qui regroupe des professionnels de toutes sortes, garantissant ainsi un meilleur travail interdisciplinaire », questionne Amir Khadir.


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