vendredi 15 avril 2016

Fin des audiences publiques sur le registre québécois des armes à feu – Québec solidaire reste rationnel et ne cède pas aux pressions du lobby


Parlons du régistre des armes à feu



Fin des audiences publiques sur le registre québécois des armes à feu – Québec solidaire reste rationnel et ne cède pas aux pressions du lobby

12 avril 2016

Au terme des audiences publiques sur le projet de loi 64 sur l’immatriculation des armes à feu, mardi à l’Assemblée nationale, la députée de Sainte-Marie-Saint–Jacques, Manon Massé, estime plus que jamais qu’un registre québécois doit être créé le plus rapidement possible.

« Cette commission parlementaire, c’est la victoire de la science, de la société civile, des corps policiers, de la santé publique et des intervenantes sociales face à un discours de peur et de désinformation. Je suis plus que jamais convaincue que les 1,6 million d’armes à feu actuellement en circulation au Québec doivent être immatriculées afin de maximiser la sécurité publique. Si le registre sauve une seule vie, je serai fière d’avoir soutenu son implantation », a indiqué Mme Massé après des semaines de commissions parlementaires particulières où de nombreux groupes ont été entendus dont Polysesouvient, l’Association pour la santé publique du Québec et plusieurs corps policiers.

Selon Manon Massé, les témoignages ont permis de défaire, quatre mythes véhiculés par le lobby des armes et des antiregistres :

1. Le registre ne sert à rien et n’est pas consulté par les policiers. « Faux. Les corps policiers ont défilé pour demander cet outil fondamental, notamment pour le retrait préventif d’armes qui n’est véritablement possible qu’avec un registre. Selon la Sûreté du Québec, le Registre canadien des armes à feu en direct (RCAFED) était consulté plus de 900 fois par jour en 2015, soit 330 000 fois par année. Le registre améliore la sécurité des policiers, soutient les enquêtes, permet la prévention en matière de sécurité publique. »
2. Il y a déjà des mesures de contrôle des armes à feu suffisantes. « Faux. Toujours selon la Sûreté du Québec et selon de nombreux intervenants, l’une des principales lacunes dans le contrôle actuel est que la vérification obligatoire du permis de port d’arme et d’acquisition est maintenant facultative depuis l’adoption du C-19. Or, comment prévenir la prévention de la violence faite aux femmes, sans vérification? Par ailleurs, l’Institut national de santé publique du Québec estime que le contrôle des armes à feu a prévenu en moyenne 72 suicides chaque année au Québec. »
3. Le registre coûtera une fortune. « Faux. L’immatriculation sera gratuite pour les propriétaires d’armes d’épaule et le coût d’opération annuel du registre, une fois implanté, sera de 5 millions $. Les économies liées à l’abolition du registre des armes d’épaule sont peut-être évaluées à 1 à 4 millions $ par année, mais un homicide coûte environ 1,4 million $ à la société. Les opposants au registre ne cessent de dire qu’au lieu de mettre de l’argent dans le contrôle des armes à feu, il faudrait le mettre dans la prévention en santé mentale. Il ne faut pas faire un ou l’autre, il faut faire les deux. »
4. Le registre vise à criminaliser les propriétaires d’armes à feu, il veut empêcher les gens de chasser et de pratiquer le tir sportif. « Faux. Le registre ne criminalise pas la possession, il tend à responsabiliser les propriétaires d’armes, il est un complément nécessaire aux autres éléments de contrôle des armes à feu. Le registre vise aussi à minimiser le détournement d’armes légales vers le marché illicite. Il ne faut pas oublier que le registre vise les armes à épaule non restreintes qui sont loin d’être seulement des fusils de chasse. »


« Cette commission parlementaire a permis de faire la démonstration hors de tout doute que le discours des opposants au registre s’appuie sur des mythes alors que les partisans du registre ont présenté des arguments rationnels. Nous pressons le ministre d’aller de l’avant rapidement pour l’étude détaillée de ce projet de loi et surtout à venir combler une lacune centrale : la vérification obligatoire de la validité du port d’arme (PPA) au moment de la vente de l’arme », conclut Mme Massé.


Aucun commentaire: