samedi 13 juillet 2013

Qu'est-ce que la tragédie des biens communs ?

Je tiens à féliciter l'IRIS pour son travail

de contre-poid à cette droite économique.



Qu'est-ce que la tragédie des biens communs ?

Publié le 8 juillet 2013

par Simon Tremblay-Pepin, dans la catégorie Lexique économique

La tragédie des biens communs (en anglais tragedy of the commons) est un concept utilisé pour évoquer les conséquences néfastes du mélange de la recherche de profit individuel et de l’utilisation de ressources communes gratuites. Cette interprétation du rapport entre marché et environnement est fort populaire chez les analystes anglo-saxons et soulève des arguments forts importants. Cependant, nous verrons aussi en quoi elle est limitée.

Définition

L’expression provient d’un article de Garett Hardin (fort mal traduit ici écrit en 1968 qui se fonde sur l’exemple des terres communales que les bergers partagent pour faire paitre leurs vaches (en anglais ces terres se nomment commons). Si chaque nouvelle vache que possède un berger lui rapporte beaucoup, il lui en coûte par ailleurs très peu en nouvelle nourriture puisque le coût de celle-ci est partagé entre tous les utilisateurs de la terre communale. Il aura ainsi tout intérêt à maximiser le nombre de vaches qu’il possède. En fait, il aura une information tellement tronquée des coûts de cette opération, qu’il ne réalisera même pas que les autres bergers et lui sont en train de surexploiter la terre communale et que bientôt l’herbe ne pourra pousser assez vite pour nourrir adéquatement une seule vache. Malgré la prise de conscience de cette réalité, il y a, individuellement, toujours intérêt à ajouter une vache supplémentaire dans le pré, même si l’arrivée de chaque vache supplémentaire nuit à la capacité de toutes les vaches de se reproduire. Des acteurs individuels poussés à l’accumulation sans limite face à des ressources communes limitées mais accessibles gratuitement, voilà le résultat.

Cet article, maintenant vu comme une référence tant pour les économistes que pour les écologistes, a suscité plusieurs pistes de recherche. La plus célèbre étant celle empruntée par la récipiendaire du Prix de la Banque royale de Suède en sciences économiques en mémoire d’Alfred Nobel, Elinor Ostrom. Poussant plus loin la thèse de Hardin, elle tente de trouver des solutions à la gestion des biens communs. Or, pour elle, ni une gestion centralisée par l’État, ni un marché libre ne permettent de protéger ces ressources communes. Au contraire, ses recherches pointent plutôt vers des arrangements institutionnels de petite taille qui permettent aux gens directement concernés par la ressource de bien la gérer entre eux pour assurer à la fois leur bien-être et sa pérennité. Elle invite donc à ce que les communautés elles-mêmes s’organisent pour limiter l’utilisation des ressources qui les entourent afin d’établir un équilibre entre leur bien-être et la capacité de préserver les ressources à long terme.

Critique et dépassement

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