mercredi 15 janvier 2014

LA PAUVRETÉ COÛTE CHER



Dans une  lettre d’opinion publiée le 6 janvier dernier dans le quotidien Le Nouvelliste , France Cormier, coporte-parole de Québec solidaire Mauricie, dénonçait les importants coûts économiques et sociaux occasionnés par le fléau de la pauvreté.

 LA PAUVRETÉ COÛTE CHER

13 janvier 2014

Elle nous coûte cher, la pauvreté !

Les initiatives, gestes de solidarité et de générosité à l’égard des personnes et des  familles plus démunies se multiplient en cette période de l’année et c’est heureux. Cela  témoigne de l’humanité et de l’empathie qui continuent d’habiter la grande majorité de nos concitoyennes en dépit d’un discours  ambiant qui, société de consommation et néolibéralisme obligent,  privilégie l’individualisme et le chacun pour soi. Il ne faut pas s’étonner, dans un tel contexte, des paroles du ministre fédéral de l’Industrie,  James Moore, qui déclarait récemment que « ce n’était pas le travail du gouvernement de nourrir les enfants». En voilà un qui dit les choses clairement : la lutte à l’indigence et à la pauvreté relèverait selon lui de l’aumône et de la charité.

Mais il a tout faux le ministre Moore. Il a tout faux parce que la pauvreté coûte cher à son pays comme elle coûte cher à toute société riche qui la tolère ou, pire, qui l’entretient par des politiques restrictives à l’égard des personnes moins nanties et le refus de mettre en place des mécanismes favorisant une véritable redistribution de la richesse.  Source d’un énorme gaspillage de ressources  humaines et matérielles, la pauvreté représente également  une perte de productivité considérable pour toute économie nationale.

Une vaste étude publiée en 2011 par le défunt Conseil national du bien-être social révélait que la pauvreté, tout calculé,  avait  coûté aux Canadiens, pour la seule année 2007,  plus de 25 milliards de dollars. Avec la moitié de cette somme, 12,3 milliards de dollars,  on aurait pu permette à tout le monde d’atteindre un niveau de revenu les situant  au-dessus  du seuil de pauvreté. Conclusion de l’étude : la mise en place d’une véritable stratégie pour éliminer la pauvreté ferait économiser des milliards de dollars.

Il y a là de quoi inspirer tout gouvernement qui voudrait s’attaquer vraiment à ce fléau. La  société québécoise y gagnerait à tout point de vue. Au plan humain d’abord du fait d’une moindre stigmatisation des personnes pauvres, au plan social en intégrant davantage des personnes aujourd’hui exclues socialement et au plan économique par des gains de productivité et moins de gaspillage de toutes sortes.

Mais tout cela nécessite des politiques proactives et des mesures structurantes.  La construction de logements sociaux,  l’instauration de la gratuité scolaire de la maternelle à l’université, le développement accéléré de places en CPE,  la mise en place d’un régime universel des retraites et  d’une assurance médicaments publique et universelle, voilà des mesures qui feront véritablement reculer la pauvreté. Sans oublier, bien sûr,  l’augmentation du salaire minimum. Trop de personnes en emploi vivent encore sous le seuil de la pauvreté.

En avons-nous les moyens? Absolument! Avec une fiscalité plus progressive permettant de mieux répartir la richesse et des mesures générant d’importantes économies. Comme cette proposition de notre parti visant à créer Pharma-Québec,  une société publique qui achèterait, produirait et ferait de la recherche dans le domaine du médicament. Une mesure qui se traduirait par une économie annuelle de  2 milliards d’économies du fait de regrouper le pouvoir d’achat des Québécois.

Évidemment la pauvreté ne disparaîtra pas instantanément et nos élans de solidarité seront les bienvenus pour un bon bout de temps encore mais si  ces gestes et ces actions de solidarité devenaient progressivement un peu moins nécessaires pour assurer le minimum vital aux plus démunis de nos concitoyens, qui s’en plaindraient? Sûrement pas ceux et celles qui en bénéficient actuellement.

France Cormier


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