mercredi 29 janvier 2014

PAYER SA JUSTE PART…



PAYER SA JUSTE PART…

24 janvier 2014

Les grandes banques canadiennes ayant, une fois de plus, enregistré en 2013 des bénéfices sans précédents, Robert Gauthier signait , à titre de co-porte-parole de Québec solidaire Maskinongé,  une lettre d’opinion publiée dans le quotidien Le Nouvelliste le 9 janvier dernier appelant  nos gouvernements à refléter et canaliser notre solidarité afin que chacun paie sa juste part d’impôts.

CHACUN DOIT PAYER SA JUSTE PART D’IMPÔTS

Nous vivons dans une société profondément divisée sur le plan de la répartition de la richesse matérielle.  C’est un constat accablant que nous avons tendance à oublier en cette période de surconsommation de biens souvent superficiels.

D’une part, nous apprenions récemment que les cinq plus grandes banques canadiennes (RBC, TD, BMO, CIBC et Scotia) ont réalisé des bénéfices nets sans précédents de 29.25 milliards de dollars en 2013. Cela se traduira par une hausse des dividendes aux propriétaires de ces banques, les actionnaires, et par des traitements et des bonis aux hauts dirigeants de celles-ci encore plus faramineux.  À elle seule, la Banque Royale du Canada (RBC) a réalisé un bénéfice net de 8.43 milliards en 2013, en hausse de 12%.

Selon les analystes financiers, dont John Aiken de Barclays, « la vigueur de la Banque Royale semble émaner, en grande partie, d’un plus faible taux d’imposition effectif. »  Voilà un constat assez troublant.

D’après le site de Revenu Québec, les institutions financières paient un taux d’imposition maximal de 11.9 %.  Mais considérant les déductions et les crédits possibles, quels sont les montants réellement payés à l’État québécois par ces institutions financières?

D’autre part, le réseau des Banques alimentaires du Québec (BAQ), qui regroupe les dix huit organismes « Moisson », dont celui de la Mauricie et du Centre du Québec, et qui est supporté par plus de 16 000 bénévoles, a servi une aide alimentaire, que ce soit sous la forme de paniers de provision, de repas ou de collations, à presque 300 000 personnes différentes par mois en 2013.  Près de 50% des gens aidés étaient des familles avec au moins un enfant.

Considérant que chaque personne affamée frappe à la porte d’un des 1064 organismes communautaires membres des BAQ, plusieurs fois par mois, c’est plus de 1.5 millions de demandes d’aide alimentaire d’urgence qui sont faites au Québec par mois.

Dans la région, Moisson Mauricie et Centre du Québec, qui chapeaute 79 services affiliés d’aide alimentaire, a nourri presque 15 000 personnes par mois, dont une proportion de plus en plus grande est en emploi.  Selon les données du Bilan-Faim compilées en mars 2013, plus de 31 000 repas ont été servis et plus de 6 000 personnes ont fait appel aux programmes de dépannage alimentaire dans la région au cours de ce mois.

Dans une société d’abondance comme la nôtre, ces statistiques, qui cachent des réalités humaines vécues quotidiennement par plusieurs milliers de personnes, nous appellent à plus de solidarité. Heureusement, la générosité est au rendez-vous, surtout en ce temps-ci de l’année. Les résultats des nombreuses collectes de fonds et de denrées, comme les Guignolées et le Noël du Pauvre, qui existent dans certains cas depuis plusieurs décennies, le démontrent très bien.

Toutefois, ces contributions ponctuelles, si appréciées soient-elles, sont nettement insuffisantes pour contrer le fléau de la pauvreté.  Car c’est 365 jours par année que des milliers de personnes et particulièrement des enfants, ne mangent pas à leur faim au Québec et dans la région.

Étant donné l’ampleur de ce problème, il faut prendre les grands moyens et faire en sorte que nos gouvernements cessent de faire des changements à la pièce aux programmes d’assistance sociale, sans impacts réels sur la pauvreté. Au cours des dernières années, plusieurs de ces modifications ont eu comme effets de pousser encore davantage de personnes vers les banques alimentaires.

Pour qu’une partie des milliards des bénéfices nets des Banques servent à atténuer la pauvreté, il faudrait une volonté politique pour mettre en place une révision en profondeur de la fiscalité de celles-ci et pour assurer une meilleure distribution de la richesse.

Le fonctionnement du système banquier commercial doit être revu et corrigé, afin que le capital financier soit au service des intérêts de l’ensemble de la population.  Voilà une des propositions de Québec solidaire.

Nos gouvernements doivent refléter et canaliser notre solidarité. Pour cela, ils doivent s’en donner les moyens, notamment en faisant en sorte que les mieux nantis de notre société contribuent à la hauteur de leur capacité. Comme le déclarait le président français François Hollande : « Si nous voulons avoir la maîtrise de nos finances publiques, la méthode la plus simple, c’est de faire payer l’impôt par ceux qui s’y refusent, s’y soustraient. »

L’écart entre les riches et les pauvres constitue une véritable honte dans une société dite développée comme la nôtre. Si chacun payait sa juste part d’impôt, nous pourrions commencer à parler d’une véritable solidarité.

Souhaitons que la nouvelle année apporte plus de courage à nos politiciens pour s’attaquer véritablement à ce problème, car il est vrai que la pauvreté est avant tout un choix politique.

Robert Gauthier 

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