lundi 29 juin 2015

« Pour en finir avec le système à deux vitesses, il faut bannir les frais accessoires, pas les normaliser !» – Amir Khadir




« Pour en finir avec le système à deux vitesses, il faut bannir les frais accessoires, pas les normaliser !» – Amir Khadir 

26 juin 2015

Les abus commis par certains médecins et cliniques, notamment en ophtalmologie, qui facturent des frais accessoires illégaux ou démesurés à leurs patients est un scandale qui coûte chaque année plusieurs millions de dollars aux patients et aux finances publiques. Alors qu’il existe des solutions pour régler le problème des frais accessoires, le gouvernement semble tout mettre en œuvre pour banaliser puis normaliser la présence d’un système de soins à deux vitesses.

« La timidité du Collège des médecins à défendre les patients devant les abus des frais accessoires et la complicité de la RAMQ et du ministre de la santé qui offrent l’impunité à ceux qui abusent des patients et du système, banalisent la délinquance d’une minorité de médecins qui violent la Loi canadienne de l’assurance maladie et installent un système de santé à deux vitesses au gros profit de cliniques privées », selon le docteur Amir Khadir, porte-parole de Québec solidaire en matière de santé.

Celui-ci appelle les citoyens et les organisations de la société civile à témoigner leur opposition à la récente annonce du ministre qui compte « normaliser » les frais accessoires facturés lors de consultations médicales. « Si on n’y résiste pas, on reviendra 60 ans en arrière à l’époque où c’est votre portefeuille qui décidait si vous aviez accès aux soins ! »

Selon le Dr Khadir, « Gaétan Barrette tente de faire comme ministre ce qu’il n’a pas pu faire comme président de la FMSQ : banaliser et légaliser les frais accessoires ! Le ministre veut forcer les gens à sortir la carte de crédit au lieu de celle d’assurance maladie. Mais les Québécois ne veulent pas d’un système de santé à deux vitesses que contribuent à installer les frais accessoires. En voulant « fixer un prix uniforme » et en banalisant la délinquance de certaines cliniques, le ministre empire le mal et vend la santé des Québécois aux plus offrants. »

« De quel droit le ministre Barrette s’autorise-t-il à ouvrir ainsi toute grande la porte du réseau public de la santé au Québec à une minorité de médecins sans scrupule qui chargent le gros prix aux gens qui n’en peuvent plus des listes d’attente qui ne cessent de s’allonger ? Le ministre condamne les patients à sortir leur carte de crédit pour des services médicaux qu’ils ont déjà payés en impôts et qui pourraient être couverts par le réseau public si le ministre dilapidait moins notre argent en payant nos médicaments 30% plus cher qu’ailleurs au Canada. »

Pour le porte-parole de Québec solidaire en matière de santé, le gouvernement libéral bafoue les principes d’universalité et de qualité à la base du réseau public et renie le consensus québécois qui veut que la santé au Québec doit être accessible à toutes et à tous peu importe leurs revenus ou leur condition sociale. « Les frais accessoires contreviennent directement à la Loi canadienne sur la santé qui veut que tout service médicalement requis soit gratuit. En créant cette brèche, le ministre Barrette sabote et fragilise le système de santé public. En plus de restreindre l’accès aux soins, cette décision aura des impacts économiques négatifs car le fédéral coupera d’autant ses transferts au Québec en matière de santé », dénonce Amir Khadir.


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