samedi 5 avril 2014

Existe-t-il un politicien honnête?



Existe-t-il un politicien honnête?

Amir Khadir

26 mar 2014

Des gens désabusés, j’en rencontre continuellement, dans Mercier et au courant de notre tournée à travers le Québec. On dirait parfois que les vieux partis ont abandonné toute prétention à l’intégrité. Ils se battent pour la couronne du moins pire: celui qui est cité moins souvent à la Commission Charbonneau, celui qui reçoit le moins de visites de l’UPAC, celui qui utilise le moins de prête-noms, celui qui a compte le moins d’anciens lobbyistes dans ses rangs.

À l’heure où nos gouvernements perdent la confiance des Québécois et Québécoises, nous devons nous poser la question: existe-t-il un politicien honnête?

Le sens du devoir a été oublié

La plus haute fonction du député est celle de représenter les intérêts du peuple québécois, bâtir un Québec sur des idées et des projets qui auront suscité un appui démocratique. Pourtant, l’histoire récente est jalonnée d’exemples contraires. Les nominations partisanes du Parti québécois permettent à Pierre-Karl Péladeau de hausser les tarifs d’Hydro-Québec, puis de devenir candidat-vedette. Chez les libéraux, Philippe Couillard se fait embaucher par une firme de lobbyistes quelques semaines avant de démissionner pour mieux revenir quelques années plus tard comme chef. On apprend aujourd’hui qu’il aurait aussi placé de l’argent dans un paradis fiscal. Trop souvent, nos politiciens se servent eux-mêmes avant de servir leur peuple.

Tant et aussi longtemps que le statu quo sera entretenu par les vieux partis, les Québécois et Québécoises auront le droit de se demander si leurs représentants sont honnêtes.

Québec solidaire a posé plusieurs gestes pour redorer le blason de nos institutions. En 2010, nous réclamions déjà une commission Intégrité et transparence pour faire enquête sur la corruption endémique du gouvernement Charest. J’ai moi-même révélé les agissements louches de Marc Bibeau la même année. En 2012, nous sonnions l’alarme sur le financement sectoriel du PQ, du PLQ et de l’ADQ; en 2013, nous réclamions un encadrement plus serré des lobbyistes.

Parce que nous méritons mieux

Je rêve à un Québec formé d’institutions plus démocratiques, où les politiciens dansent la valse avec leurs concitoyens plutôt qu’avec des lobbyistes. Un Québec de politiciens honnêtes qui défendent des idées plutôt que les porte-monnaie de certains. Et si nous concrétisions ce rêve? Gérald Godin, député de Mercier bien avant moi, écrivait en 1993:

T’en souviens-tu, Godin
qu’il faut rêver aujourd’hui
pour savoir ce qu’on fera demain?



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