mercredi 2 avril 2014

« Quelque chose comme un grand peuple »



« Quelque chose comme un grand peuple »

31 mars 2014

Le mot est de René Lévesque, en 1976, au soir d’une première victoire électorale.

J’étais jeune à l’époque et, comme une grande majorité de gens, très fier d’appartenir à une société qui se donnait un formidable élan vers l’avant.

Qu’est-il advenu de ce grand peuple?

Je refuse de croire qu’il a disparu. Je pense plutôt qu’on l’a endormi, qu’on l’a engourdi à coup de cynisme et de politicailleries. Qu’on a réussi, à l’usure, à lui faire croire que les grands projets politiques étaient sans lendemain, qu’ils ne pouvaient que se heurter à la « réalité ».

Pourtant!

Comme des dizaines d’autres sociétés, le Québec est confronté à deux problèmes majeurs. D’abord la dégradation de l’environnement : sans virage  majeur, nous allons léguer à nos petits-enfants une planète qui sera le théâtre de bouleversements écologiques sans précédent, destructeurs sur le plan environnemental comme sur le plan social. Deuxièmement, l’aggravation continue de la fracture sociale : les riches sont de plus en plus riches, les revenus de la classe moyenne stagnent depuis le milieu des années 80, et les pauvres sont de plus en plus pauvres. Après des siècles d’histoire, nous tolérons encore que des personnes, que nous côtoyons tous les jours, aient faim, aient froid et n’arrivent pas à joindre les deux bouts! On demande toujours aux mêmes de se serrer la ceinture.

Les besoins du Québec augmentent en santé et en éducation, c’est une évidence. Croire que, dans le domaine des services publics, on va pouvoir faire plus avec moins, c’est une insulte à l’intelligence. Mais c’est pourtant le discours réel du PQ, du PLQ et de la CAQ. Le budget déposé par M. Marceau va explicitement dans ce sens… et encore, pas assez au goût des libéraux! Les questions de santé et d’éducation sont très peu abordées par les autres partis dans cette campagne électorale alors que ce sont les deux postes budgétaires les plus importants du Québec.

Pour qui voter dans un tel contexte ?

Le PQ courtise à gauche comme à droite, se présentant parfois comme social-démocrate. Mais il a déçu tous ces gens qui ont pensé que ce parti pourrait concrétiser les espoirs soulevés par le printemps érable. Quand on est social-démocrate, on ne coupe pas dans l’aide sociale, on tient ses promesses concernant la taxe santé, on révise la fiscalité en profondeur pour que les entreprises, notamment, paient leur juste part d’impôt, on élimine les agences de placement d’infirmières dans les hôpitaux (cela coûte près de 75 millions de dollars par année, en pure perte, et il y a bien d’autres formes de sous-traitance coûteuse), on conserve dans son programme la révision d’un mode de scrutin déjà qualifié de « démocratiquement infect »… par René Lévesque.

En matière de services publics, le Parti libéral du Québec est malheureusement pire que le Parti québécois, nous n’avons pas peur de le dire. Le PLQ prône encore le « moins d’État ». C’est cette approche qui a conduit à privatiser en douce les services de santé (moins de services aux citoyennes et citoyens, et une facture plus élevée pour l’État!), ainsi qu’à des pertes d’expertise importantes en matière de travaux publics. Entre 2009 et 2013, de 4 à 6  milliards de dollars ont été payés en trop parce que les ministères concernés n’avaient pas les moyens de vérifier les contrats octroyés. Et on veut continuer dans ce sens?

Que dire par ailleurs de l’éthique et de l’intégrité du PLQ ? Il a refusé pendant deux ans de mettre sur pied la Commission Charbonneau. Sa grande proximité avec la haute finance est notoire. Ce parti s’en fait une gloire : on clame qu’on va s’occuper des vraies… « affaires » ! Permettez-nous, M. Couillard, de proposer de notre côté qu’on s’occupe en priorité du vrai monde.

Quant à la CAQ, qui propose finalement de gérer l’État comme une entreprise, elle semble avoir complètement perdu du vue que le rôle d’un gouvernement est de travailler au bien commun.

Qu’en est-il du vote stratégique, auquel on fait appel depuis trop longtemps ? En démocratie, cela  signifie encourager les électeurs et les électrices, non pas à voter selon leurs convictions profondes, mais à appuyer seulement un parti qui pourrait gagner ! Si, dans certains cas extrêmes, le vote stratégique mérite d’être pris en considération, y revenir d’une élection à l’autre, c’est tourner en rond, fermer la porte à de nouvelles idées et à de nouvelles solutions.

Un grand parti en devenir

Québec solidaire est un grand parti politique en devenir.  Nous  souhaitons la prospérité, mais une prospérité partagée et inclusive. Nous souhaitons que se réveille ce grand peuple que nous sommes, un peuple capable de reconnaître les véritables problèmes, de réaliser qu’ils appellent à autre chose que des mesures cosmétiques et sans lendemain, un peuple capable de s’attaquer à ces problèmes avec courage, audace et dynamisme.

Chaque vote pour Québec solidaire est un vote qui compte. Un vote qui permet de se réclamer d’une majorité grandissante de Québécoises et de Québécois qui souhaite une société vraiment juste.

Un partage social équitable, la fin de notre dépendance au pétrole, une utilisation responsable de nos ressources, ce sont des objectifs atteignables pour ce grand peuple qui a déjà fait de grandes choses. Tout cela n’est pas irréaliste : la « réalité », c’est souvent le nom que le pouvoir donne aux choses qu’il n’a pas le courage de changer.

Le 7 avril, votez avec votre tête et avec votre coeur. Votez pour un Québec plus solidaire!

Jean Trudelle, candidat Québec solidaire Rosemont

INFORMATION PRISE ICI

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