jeudi 3 avril 2014

Le PQ met sa gauche KO

Voici un article pertinent à relire :



Le PQ met sa gauche KO

Amir Khadir

12 mar 2014

Faisons un peu de politique fiction. Prenons «au hasard» un héritier multimilliardaire à la tête d’un empire médiatique qui ferait son entrée au conseil des ministres. Mettons au Conseil du trésor. Cet homme, très marqué à droite, n’a pas hésité par le passé à se servir de toutes ses plateformes médiatiques pour dénigrer tout ce qui apparaît de près ou de loin comme une mesure sociale. Un projet de garderies à 5$ apparait sur son bureau, déposé par une première ministre en devenir. Que fait-il ? Il serre les cordons de la bourse au nom du «Québec dans le rouge» ou met-il en place une mesure progressiste ? Je crois que l’on connait tous la réponse

Tous, sauf les ténors du Parti québécois. Les Duchesne, Paquette, Céré, Breton, Ouellet. Pas un n’a émis le début d’une critique des agissements passés du Sauveur. Ils sont les seuls à ne pas voir l’évidence : qu’ils ont ouvert la porte au loup dans la bergerie. À moins qu’il ne s’agisse d’aveuglement volontaire ?

On connait tous le fameux personnage de vendeur de chars, qui vendrait des glaçons à des Inuits. Le PQ se comporte exactement comme ça. Ses candidats prétendent sans rire que PKP sera un «ministre comme un autre», au même titre qu’un militant pour les droits sociaux ou un ancien écologiste. Qu’il n’a jamais négocié quoi que ce soit avec la première ministre pour obtenir un poste important. Qu’il saura sans broncher accepter d’écouter les propositions de ses collègues progressistes pour hausser les impôts des entreprises les plus riches, s’attaquer aux paradis fiscaux ou encore augmenter substantiellement le salaire minimum. Qu’il ne mélangera pas ses intérêts avec ceux de ses journaux.

Soyons sérieux quelques minutes. Sortons du conte de fées. Croire qu’un homme aux bras aussi longs, propriétaire d’un empire médiatique par surcroit, ne pèsera pas de tout son poids pour modeler le Québec sur son idéologie relève de la plus pure fantaisie. D’une histoire à dormir debout. D’un blogue de Jean-François Lisée en somme. D’une déclaration de Pierre Duchesne ou d’un reniement d’Alexis Deschênes.

Test de courage

En 2012, des députés du Parti québécois ont fait preuve d’un courage rare en politique. Les Jean-Martin Aussant, Lisette Lapointe, Pierre Curzi et Louise Beaudoin ont tous démissionné et dénoncé le cynisme de leur parti dans le dossier de l’amphithéâtre de Québec, entre autres. La fin ne justifie pas les moyens, ont-ils alors rappelé à Mme Marois. La première ministre est encore en train de tomber dans le même piège.

Depuis 18 mois, les Duchesne, Breton, Ouellet – la fameuse aile progressiste du PQ – ont appliqué des politiques qu’ils décriaient avant-hier. Sur le budget le plus austère depuis des décennies ? Pas un mot. Sur les projets pétroliers ? Pas un mot. Sur le report aux calendes grecques de la souveraineté ? Rien. Pas un son.

S’ils se sont tus pendant 18 mois longs mois, ils se tairont encore lorsque les clés de la politique économique du Québec seront mises entre les mains de M. Péladeau.

Pour reprendre une analogie chère à M. Lisée, la gauche au PQ est KO, au tapis. Le compte est presque à 10. Messieurs Breton, Duchesne, Paquette, Céré, il vous reste peu de temps pour vous relever. En aurez-vous le courage ?

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