mardi 27 janvier 2015

A Chypre, les réfugiés syriens à la merci des passeurs




A Chypre, les réfugiés syriens à la merci des passeurs 

jeudi 22 janvier 2015

Il faut compter entre 1.500 et 5.000 euros pour un faux passeport, entre 800 et 1.000 pour une traversée en barque vers la Turquie. Mais pour quitter Chypre, les réfugiés syriens sont prêts à tout.
Ils avaient dépensé jusqu'à 6.500 euros pour s'entasser sur un bateau et rejoindre l'Italie avant, espéraient-ils, de gagner les Pays-Bas, l'Allemagne ou la Suède.
Mais le petit chalutier parti de Turquie a été abandonné en pleine mer au large de Chypre fin septembre.
Secourus par un bateau de croisière, les 345 réfugiés ont été installés dans un camp de tentes à Kokkinotrimithia, près de Nicosie. Pendant plus de trois mois, les autorités chypriotes y ont organisé la sécurité, la nourriture, les soins, mais samedi, la protection civile et les médecins sont partis.
Le camp doit fermer définitivement fin janvier, ont prévenu les autorités, accusées de vouloir pousser les réfugiés à demander l'asile à Chypre. Contactées, elle n'ont indiqué n'avoir "aucune annonce à faire".
Mais sur les quelque 200 Syriens toujours au camp, aucun ne souhaite passer plus de temps sur l'île.
Ici "il n'y a pas les avantages qui existent pour les réfugiés dans les autres pays européens", comme l'éducation ou le logement, explique Salwa (un pseudonyme). Mariée, mère de 3 enfants, elle a laissé ses deux fils en Syrie pour fuir avec sa fille. "Je ne peux pas faire venir mes enfants, alors c'est totalement impossible que je m'installe ici", ajoute-t-elle, inflexible.
Dans la législation chypriote, le regroupement familial n'est garanti que pour les personnes avec un statut de réfugié. Or, en 2013, à l'exception d'un, aucun Syrien n'a reçu ce statut, selon le Conseil européen sur les réfugiés et les exilés (ECRE).
L'immense majorité bénéficie du statut dit de "protection subsidiaire", qui restreint drastiquement les droits à faire venir sa famille, selon le Haut commissariat des Nations unies aux réfugiés (HCR).
Alors, à Kokkinotrimithia, les journées sont en grande partie consacrées à organiser, encore et toujours, le départ.

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