vendredi 2 janvier 2015

Petit bilan 2014 sans prétention


Un autre excellent texte d'Alexandre Leduc



Petit bilan 2014 sans prétention 

Publié le 31 décembre 2014

Petit bilan 2014 sans prétention

Fin de l’année rime avec bilans de toutes sortes. Je vous propose le miens, tiré de mon expérience personnelle et des mes observations de boulimique de la politique. Mon récit politique 2014 se divise en 4 temps : Charte, élections, Écosse, manifestations.

Bien sûr, le débat sur la Charte des valeurs avait démarré en septembre 2013 avec les ballons lancés par le ministre Drainville. Si beaucoup de choses avaient été dites en 2013, 2014 a été le moment de rouvrir la commission parlementaire et d’entendre des témoignages parfois intelligents, parfois complètement hallucinants. J’ai toujours été fasciné par la désinvolture et la partisanerie avec laquelle le ministre Drainville gérait l’opération. J’avais de la peine à m’imaginer que le PQ déclencherait une élection sur ce thème. Et pourtant

C’est précisement cela qui est arrivé début mars lorsque Mme Marois dissolvait la chambre pour convoquer des élections générales pour le 7 avril, date d’anniversaire de mon paternel. Dans Hochelaga-Maisonneuve, notre équipe était prête et avait hâte au match revanche contre le PQ de Carole Poirier. Nous avions une grande marche à monter, et nous le savions. Nous avons mené une campagne du tonnerre avec une équipe à la hauteur de la situation. D’un point de vue personnel, c’était une campagne beaucoup plus exigeante que celle de 2012 puisque la pression médiatique était beaucoup plus forte. À peine 1000 voix nous séparaient de la victoire. La prochaine sera la bonne et nous avons déjà commencé à y travailler.

Après un été tranquille et une pause nécessaire, la rentrée de septembre a été marquée par le référendum d’indépendance en Écosse. J’ai eu la chance d’être le délégué de QS et de pouvoir y rencontrer plusieurs personalités du mouvement indépendantiste. Ce que j’y ai vu était fascinant: un mouvement souverainiste aux antipodes de ce qu’est le PQ identitaire : sincèrement social-démocrate, écologiste, pacifique et, surtout, inclusif. J’ai vu dans les semaines suivant la défaite (oui à 45%), un mouvement se relever instantannément et mettre au défi le pouvoir fédéral sans attendre. Inspirant.

L’année s’est terminée avec le retour des grandes manifestations. Contre les attaques du gouvernement sur les retraites, contre les hausses de tarifs dans les CPE, contre les coupes un peu partout, contre les réformes structurelles en santé, etc, etc. Il y a comme une odeur de printemps érable qui nous revient. La grande manifestation du 29 novembre était un indicateur important d’un mouvement de fond qui n’est pas passager.

En somme, une année politique très remplie et très stimulante. Un merci spécial à tous ceux et celles qui m’ont écouté, aidé, suivi, encouragé, appuyé et conseillé.

En vrac:

Meilleur parlementaire: Véronique Hivon et Françoise David ex-equao. La péquiste pour la livraison en beauté du projet de loi sur mourir dans la dignitié. Tout le contraire de la gestion du débat sur la laicité de Drainville. La seconde pour l’orchestration de l’impressionante et émouvante cérémonie du 25e du massacre de Polytechnique à l’Assemblée nationale.

Cancre de l’assemblée nationale: Sans surprise, Yves Bolduc. Sa déclaration « malheureuse » sur l’absence de livres qui ne tuera personnes va certainement passer à l’histoire. Plus récemment, il a réussi à enrager ses propres collègues avec son improvisation sur la fusion des commissions scolaires. Faut le faire.

Ce dont on a trop parlé: De Péladeau en général, et surtout de sa fausse valse-hésitation avant de se présenter officiellement à la chefferie de son parti. Les parallèles avec Justin Trudeau deviennent gênants.

Ce dont on a mal parlé: Du débat sur les régimes de retraite municipaux. Les syndicats avaient bien démarré le débat mais le gouvernement a réussi à en maitriser les termes. Par exemple, trop souvent a-t-on entendu que les citoyens qui n’ont pas de régime de retraite doivent payer pour ceux qui en ont. Alors que le débat aurait dû porter sur « comment se fait-il qu’il y ait tant de personnes sans régime de retraite et que pouvons-nous faire pour palier ce problème? »

Ce dont on aurait dû plus parler: Du rapport du BAPE qui a clos pour un bon moment le triste chapitre du gaz de schiste. Bien sûr, les gazières n’ont pas déclaré forfait et reviendront certainement à la charge dans quelques années, mais c’est une importante victoire citoyenne que nous n’avons pas célébré à la hauteur de son importance.

Meilleur coup politique hors-parlementaire: La campagne de financement social de Gabriel Nadeau-Dubois. C’était brillant. Énrome montant d’argent ramassé pour un mouvement citoyen (au dela de 400 000$), buzz autour du sujet des oléoducs, démonstration de capacité de mobilisation citoyenne, bref tout est là pour témoigner que Nadeau-Dubois a bien réussi son passage de porte-parole de la CLASSE à personalité publique d’envergure. Il ne lui reste qu’un pas à franchir pour devenir un leader politique.

À surveiller en 2015: Dans cette farandole de ballons d’essais et de réformes improvisées, il me semble que le gouvernement Couillard devra bien reculer sur quelque chose. Je miserais sur les frais de garderie. À suivre.

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