mercredi 22 juillet 2015

À propos du cinéma palestinien : l’État d’Israël contre Suha Arraf


Oui le cinéma palestinien existe.



À propos du cinéma palestinien : l’État d’Israël contre Suha Arraf 

15 juillet 2015

Par Isis Nusair

Suha Arraf est une cinéaste palestinienne de Mi’ilya en Galilée, en Israël. Elle a aussi une formation de journaliste. Cet interview d’Arraf a été fait à la suite de la projection récente de son premier long métrage, Villa Touma, au Festival International de cinéma de Cleveland aux États Unis.

Isis Nusair (IN): D’où vient l’idée du film, Villa Touma?

Suha Arraf (SA): L’idée du film m’est venue en 2000, pendant le processus de paix d’Oslo (et avant le début de la deuxième Intifada). À l ‘époque, je travaillais comme journaliste et j’avais rédigé une description de la ville de Ramallah. Les premières années d’Oslo ont été pleines d’espoir, quand des Palestiniens ont pu rentrer de la diaspora. La ville était florissante d’activités culturelles et de festivals. Le maire m’avait suggéré de visiter l’hôtel Ramallah (hôtel Madame Odeh) près de la place al-Manarah. Il disait que c’était un des monuments de Ramallah. L’hôtel de deux étages tenait son nom de sa belle propriétaire, Aida Odeh. Elle vivait seule dans l’hôtel magnifiquement meublé en bois sculpté, avec des lits aux draps blancs. Le jardin n’était pas négligé mais il était sans vie. De l’encens brûlait dans l’hôtel et il y avait quelque chose de triste. C’était comme si vous remontiez dans le temps dès l’instant om vous y mettiez le pied.

Avant 1967, des groupes de flamenco d’Espagne et d’Italie venaient se produire à l’hôtel. Des Palestiniens de l’intérieur de la ligne verte venaient y passer leur lune de miel. Omar Sharif, Faten Hamam, le roi de Jordanie et Shoukri al-Qawatli avaient l’habitue d’y séjourner. L’hôtel a fermé après la guerre de 1967. La ville a beaucoup changé après la guerre et une partie de l’aristocratie s’en est allée, en partie sous la contrainte et en partie parce qu’elle se refermait sur elle-même. Mme Odeh vivait avec ses souvenirs, hors de l’occupation et des déplacements qu’elle a causés. Ses yeux brillaient tandis qu’elle me parlait du passé. Il y a quelque chose de très fort dans cette image.



IN: Pourquoi était-il important pour vous de montrer, dans Villa Touma, l’interaction entre classe, genre et religion ?


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