samedi 25 juillet 2015

Allocution du RIOCM à la Biennale du développement social de Montréal




Allocution du RIOCM à la Biennale du développement social de Montréal 

21 juillet 2015

Allocution de Sébastien Rivard, coordonnateur du RIOCM, dans le cadre de la Biennale du développement social de Montréal

3 juin 2015

Selon la définition de 1998 du Conseil de la santé et du bien-être du Québec, le développement social fait référence à la mise en place et au renforcement, au sein des communautés, dans les régions et à l’échelle de la collectivité, des conditions requises pour permettre, d’une part, à chaque individu de développer pleinement ses potentiels, de pouvoir participer activement à la vie sociale et de pouvoir tirer sa juste part de l’enrichissement collectif, et, d’autre part, à la collectivité de progresser, socialement, culturellement et économiquement, dans un contexte où le développement économique s’oriente vers un développement durable, soucieux de justice sociale. Dans cette optique, le développement social, tout comme le développement économique et le développement culturel, sont des dimensions interdépendantes et complémentaires d’un projet de société.

Cette définition correspond tout à fait à la mission des organismes communautaires qui participent au jour le jour à l’amélioration des conditions de vie de dizaines de milliers de personnes dans les communautés de Montréal. À Montréal seulement, il y a environ  700 organismes communautaires reconnus par les ministères et 6 000 personnes qui y travaillent, en plus des bénévoles. Un milieu très largement féminin. Dans plusieurs domaines, les organismes sont la principale ressource d’aide pour la population. Ils viennent principalement en aide aux 20 % de la population vivant sous les seuils de faible revenu.

Cependant, les organismes communautaires, bien que remplis de bonne volonté, ne peuvent et ne pourront soutenir seuls la population. Les mesures d’austérité mises en place récemment, en coupant dans des services publics essentiels et dans certains programmes, nuisent non seulement à la lutte à la pauvreté, mais également au développement de notre ville et de tout le Québec. Il faut souligner que les mesures d’austérité touchent encore plus durement les femmes, qui sont très majoritairement la main d’œuvre et les bénéficiaires des programmes sociaux.

En réponse à la question « à qui appartient le développement social? », le principal acteur du développement social est malheureusement pratiquement absent de notre biennale et c’est, selon nous, le gouvernement du Québec, car il détient les principaux outils pour redistribuer la richesse. Nous ne croyons pas qu’il faut baisser les bras devant le programme d’austérité, car la crise des finances publiques est le résultat d’un déséquilibre fiscal qui peut être corrigé avec un peu de volonté politique.

Allons-nous accepter encore longtemps qu’une personne sur cinq soit pauvre dans la métropole? Est-ce devenu un niveau confortable? Acceptable? Des questions graves qui ont été posées ici.

Si nous voulons que toutes et tous puissent participer au développement de Montréal et que celui-ci soit réellement durable et orienté vers la justice sociale, nous devrons poursuivre nos actions sur le terrain pour soulager la pauvreté. Mais nous devons surtout unir nos forces pour faire en sorte que les gouvernements de tous les niveaux s’y investissent davantage en supportant des politiques publiques adéquates.

Nous saluons à ce titre la lettre conjointe du 11 mars dernier, parue dans Le Devoir, de plusieurs fondations, dont celle de M. Chagnon ici présent, qui nous mettaient en garde contre les effets délétères de la rigueur budgétaire.

Quant aux entreprises, nous croyons qu’elles ont un rôle à jouer pour faire un lien entre développement économique et justice sociale. En ce sens, pourquoi ne pas s’inspirer du mouvement pour le « Minimum Wage » aux États-Unis, qui a connu des succès dans 4 États et deux villes importantes. À San Francisco, le salaire minimum sera de 15 $ l’heure en 2018. Pourquoi pas à Montréal? En passant, avec le taux de change actuel, cela donnerait 18,70 $ canadiens!

La Biennale du développement social a été un exercice intéressant d’échanges entre des acteurs de différents réseaux. Nous soulignons particulièrement les ateliers d’inspiration qui ont amené des visions complémentaires venues du local et de l’international. Les organisations présentes n’ont pas nécessairement les mêmes orientations, mais nous avons toutes et tous à cœur l’amélioration de la situation de notre métropole et de toute sa population. Espérons que nous développerons une meilleure cohésion, ce qui assurera un plus grand rayonnement de la métropole.

Finalement, nous offrons au Maire Coderre, à Madame Vallée et à toute l’administration municipale, notre entière collaboration pour l’aider à faire progresser le développement social de notre ville et faire en sorte que son message soit entendu jusqu’à Québec et Ottawa.

Je prends ici devant vous l’engagement de tout faire pour que les organismes communautaires puissent continuer de jouer leur rôle et de participer encore plus activement au développement social de Montréal.

Ensemble, nous sommes capables de beaucoup. Faisons en sorte que nous donnions à toutes et tous les outils et ressources nécessaires pour que notre créativité s’exprime, sur notre coin de rue, dans nos quartiers et dans toute la métropole.

Plateforme de revendications communes 2013

Montréal (Québec) H2J 1W8
Téléphone : 514-277-1118
Télécopieur : 514-277-2333
Courriel : nfo@riocm.ca


INFORMATION PRISE ICI
www.riocm.ca/allocution-du-riocm

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